Les élections locales auront lieu avant le mois de Ramadhan, selon lui. «Le secrétaire général du RND ne portera pas la casquette de l'opposant durant les trois prochains mois», a fait savoir M.Ahmed Ouyahia, hier, lors d'une conférence de presse organisée à l'hôtel El Riadh (Sidi Fredj). Encore une fois, l'ex-chef de gouvernement s'est vu obligé de réitérer son soutien «franc» au programme du président de la République. «Le 24 mai 2006, beaucoup pensaient qu'Ouyahia va changer de ligne politique. Je tiens à réaffirmer, aujourd'hui, que tant que le pays est géré par une personnalité de courant nationaliste, républicain et démocrate je garderai mes positions et je lui apporterai le même soutien» a-t-il précisé. Ouyahia «avance l'intérêt du pays sur ceux du parti», une position qu'il assume pleinement à quelques semaines des élections législatives. Un rendez-vous électoral que le parti prépare sérieusement. D'ailleurs, la question a pris la part du lion dans les débats ayant eu lieu à l'occasion de la réunion, jeudi, du conseil national, lequel a défini le profil des candidats RND. Dans ce contexte, la résolution organique, adoptée à la majorité, a souligné que ne peuvent être candidats que les militants du parti. Elle exclut toute personne condamnée par la justice pour crime ou délit ou faisant l'objet d'une information judiciaire en cours, sauf lorsque celle-ci est en mesure de produire une décision judiciaire définitive d'acquittement. Etant conscient «des convoitises» que peut susciter un tel événement, Ouyahia a affirmé que la composition des listes de candidatures devra répondre au souci d'assurer la réussite du RND «avant toute ambition individuelle». Dans ce sens, la résolution organique souligne clairement qu'«aucune position dans les structures organiques nationales ou locales du parti, ne doit être considérée comme ouvrant droit à figurer sur les listes de candidatures aux élections au détriment des chances de victoire du rassemblement». Par ailleurs, Ouyahia n'a ni affirmé ni infirmé son éventuelle participation aux élections législatives. Le RND n'a pas de crainte sur la transparence des élections. Il ne voit aucun inconvénient à ce qu'elles soient organisées par un chef du gouvernement issu d'un parti politique. «Au RND, nous ne sommes pas avec le syndrome de la fraude», a-t-il souligné, rappelant, dans sa lancée, que la loi électorale a été amendée sur proposition de l'APN. «Si dépassement il y a, les moyens de recours sont définis par la loi». Le conseil national a instruit les instances locales à préparer les listes des militants devant siéger dans les bureaux de vote au titre d'observateurs, et ceux devant assister au dépouillement du scrutin. Affirmant sa confiance dans l'administration publique du pays, le conseil national invite ses instances et structures «à signaler et dénoncer à temps toute tentative individuelle ou locale de porter atteinte à la crédibilité et à l'équité du scrutin». Le secrétaire général du RND est resté prolixe sur les chances du parti. Apostrophé sur cette question, il souligne que «notre objectif est de constituer un groupe parlementaire». Le RND garde un oeil sur les locales, qui devront avoir lieu, selon Ouyahia, avant le mois de Ramadhan, autrement dit, durant la première semaine de septembre. Les instances du parti, au niveau des wilayas, sont invitées à intégrer également les locales durant les consultations pour la confection des listes de candidatures aux élections législatives. Le conseil national a réitéré sa confiance en la personne du secrétaire général du RND pour les efforts déployés à travers ses visites sur le terrain. Un appui de portée symbolique qui fait dire à ses proches, que les problèmes survenus au lendemain du départ d'Ouyahia du gouvernement, relèvent du passé. Par ailleurs, ce dernier a défendu ses choix économiques à l'époque où il dirigeait le gouvernement. Cela concerne, notamment la privatisation des entreprises. Il a émis des doutes sur la réussite de la stratégie industrielle, soulignant que le temps est venu pour promouvoir une économie créatrice d'emplois. Concernant les salaires, il affirme ne pas être étonné de lire dans la presse que les conventions de branche ne sont pas mises en oeuvre tel que cela a été décidé durant la dernière tripartite: «Je connais parfaitement la situation économique de nos entreprises. Je peux affirmer que la majorité mettra la clé sous le paillasson si elles procèdent à la révision des salaires». Dans un autre chapitre, tout en affichant sa sympathie avec M.Abdallah Djaballah, le secrétaire général du RND estime que la loi doit être appliquée. «Il n' est pas normal que des partis politiques ne tiennent pas leurs assises pendant 10 ans et que d'autres apparaissent à la veille des élections, il est impératif de corriger ses défaillances». Il conclut, enfin, qu'il n'est pas intéressé par le l'électorat d'El Islah.