Ces attentats ont rappelé aux citoyens une époque que l'on croyait révolue. «S'il vous plaît, Monsieur j'ai un vol à prendre dans 40 minutes, laissez moi passer», s'adresse ce quadragénaire au policier, obligé de quitter le volant pendant quelques minutes dans l'espoir d'être autorisé à prendre la route principale menant à l'aéroport international d'Alger, quadrillé par un important dispositif de sécurité quelques minutes après l'attentat ayant ciblé le commissariat de Bab Ezzouar. Ce pèlerin rebrousse chemin, sans résistance aucune, face à l'intransigeance des services de sécurité. «La route est fermée évacuez les lieux», lui lance l'un d'entre eux, avant de lui souhaiter quand même d'arriver à temps à l'aéroport: «Surtout priez pour l'Algérie», ajoute son collègue. L'autoroute Est d'Alger a connu hier des files interminables de voitures. Les bouchons ont a amené beaucoup de gens à annuler sinon à reporter leur déplacement. Afin d'accéder au lieu du double attentat, il fallait prendre un risque, circuler dans le couloir réservé aux urgences, la ligne jaune. Paradoxalement, aucun gendarme ne nous arrête. La situation est critique, tout le monde est sur ces nerfs. Il est 12:30, nous arrivons à proximité du commissariat de Bab Ezouar, qui se situe à quelques encablures de la cité de la «Réconciliation nationale». Ce quartier paisible était hier complètement encerclé, l'accès est interdit aux étrangers, les perturbations survenues sur le réseau de téléphone mobile ont isolé davantage les habitants. Les citoyens sont sous le choc. «Nous nous croyions en sécurité ici, cet attentat nous réveille d'un rêve très profond» affirme Karim, révolté. Les citoyens sont ici très réservés. «Le décor apocalyptique», affirme une dame. Un policier en civil s'évanouit sans pouvoir retenir ses émotions. Le drame est indescriptible. «Le bilan aurait été plus lourd si les deux voiture ont atteint leur but» nous confie un officier de police et pourtant, ajoute- t-il: «Les services de sécurité ont redoublé de vigilance surtout après les explosions à la voiture piégé, ayant visé plusieurs commissariat, à Alger et Boumerdès». M.Ali Tounsi, le directeur général de la Sûreté nationale visite les lieux et repart sans faire la moindre déclaration. Les explosions qui ont secoué, hier matin Alger, ont semé une panique générale chez les citoyens laissant parfois place à des rumeurs qui n'ont fait que compliquer davantage le travail des services de sécurité. On annonce une bombe au stade du 5-Juillet, une autre à la faculté d'Alger, une troisième à Meissonnier, une quatrième au lycée Descartes. Pas loin de la présidence. Celle du Palais du gouvernement a, malheureusement bel est bien explosé. Ici, c'est le même décor, voiture calcinée, vitres brisées et une présence impressionnante d'éléments des services de sécurité, tous corps confondus. «Eteignez vos portables, vous voulez provoquer une autre explosion», nous ordonne un élément de la polices scientifique. La capitale était quadrillée, hier, par un important dispositif de sécurité. Les barrages de la police se sont multipliés. Devant le commissariat de la place des Martyrs, l'on remarquera un mouvement inhabituel. La police se protège en quadrillant les lieux avec des barrières de sécurité. Le même scénario est enregistré au niveau de la Dgsn, à la centrale de Didouche Mourad. Le stationnement à proximité des postes de police est interdit. Les hélicoptères ont survolé la capitale pendant plusieurs heures. Une ambiance qui fait craindre le pire pour certains, et fait rappeler à d'autres, une époque qu'on croyait révolue.