L'UMCE prône une coopération Sud-Sud basée sur un partenariat public-privé. Après avoir été reçus par le président tunisien, Zine el Abidine Ben Ali, les membres de la direction de l'Union méditerranéenne des confédérations d'entreprises, Umce, à laquelle l'Algérie est représentée par M.Habib Yousfi de la Cgea, ont publié un communiqué dans lequel ils font le point sur le processus de Barcelone. Présidée par le Libanais, Jacques Serraf, l'Umce estime qu'en symbiose avec les gouvernements de la région, l'Umce a pour objet d'établir une concertation institutionnelle entre les organisations professionnelles des pays membres pour contribuer à la mise en place d'une zone de libre échange euro-méditerranéenne, en se basant sur un double critère: à savoir, d'un côté, que le niveau de développement des économies modernes ne permet une croissance à long terme qu'à travers l'ouverture de l'économie nationale; et de l'autre, que l'extension de l'économie de marché accorde une responsabilité de plus en plus grande au secteur privé dans la réussite de tout programme d'ouverture. Concernant le bilan du processus proprement dit, l'Umce fait un constat mitigé. D'une part, ce processus amorcé en 1995 a été une occasion unique pour le développement régional, et l'offre de l'Europe a reçu un accueil enthousiaste de l'ensemble des pays méditerranéens où les pays du Maghreb ont été parmi les premiers à signer les accords d'association. Néanmoins, l'Umce fait remarquer que si le processus de Barcelone a été dans l'absolu, un facteur important de développement, il n'a pas pu remplir ses objectifs de rapprochement entre le Nord et le Sud. Au contraire, peut-on lire dans le communiqué, le gap s'est encore creusé. Aujourd'hui, on constate que le processus de Barcelone a cédé le pas à la «politique de voisinage» qui veut aller plus loin dans l'intégration de la zone à l'Europe, en mettant à profit l'expérience des douze années précédentes. Les membres de l'Umce affirment fonder beaucoup d'espoirs sur cette politique pour consolider l'acquis et oeuvrer enfin au rapprochement des économies et des niveaux de vie. Chacun des différents pays maghrébins a déjà élaboré un plan d'action pour rejoindre cette politique, en considérant que le partenariat public-privé est la stratégie gagnante du prochain défi. Par ailleurs, note l'Umce, l'expérience des dernières années a démontré que la mise à niveau de l'économie ne peut se faire à travers uniquement l'effort national combiné à l'aide de l'Europe. La coopération régionale est indispensable: rien ne remplace la dynamique d'un grand marché. Les Etats en sont conscients, les accords bilatéraux et multilatéraux (Gafta, Agadir) en sont témoins. Mais pour que ces accords portent leurs fruits, il faut que les entreprises aient le courage de suivre et surtout, s'en donnent les moyens. C'est à ce travail que s'attelle en premier l'Umce. Quant à la stratégie Sud-Sud, elle est l'expression du partenariat public-privé dans la réalisation de ce grand chantier que sera demain le marché commun méditerranéen. On rappellera que c'est Tunis qui abrite depuis 2002 le siège de l'Umce.