C'est la Cgea et l'Andi qui représentent l'Algérie à cette rencontre. Existe-t-il un schéma de développement intégré dans la Région Méditerranée? En d'autres termes, les relations de coopération entre les pays de la rive nord et ceux de la rive sud ne connaissent-elles pas un certain déséquilibre au profit des pays du Nord? La meilleure manière de le savoir est d'organiser des rencontres entre les opérateurs économiques des deux rives, pour faire le point, vérifier l'état d'application des programmes arrêtés. Déjà que de nombreuses voix s'élèvent pour dire que les accords d'association, conclus entre l'Union européenne et les pays méditerranéens, n'ont d'autre finalité que d'assumer l'ouverture la plus large des marchés de ces pays aux produits européens, créant une sorte de bazar géant. Pendant ce temps, d'autres institutions ou organismes travaillent dans l'ombre à la création d'une zone de prospérité partagée. La 2e journée de la compétitivité méditerranéenne, qui se tiendra à Valencia, Espagne, les 27 et 28 février 2007, s'inscrit dans ce cadre. Dans le sillage de la voie tracée par le Forum économique de la Méditerranée, tenu à Palerme (Italie) en février 2006, et rebondissant sur la création de MedValencia (Centre euro-méditérranéen de coopération des entreprises), qui développe depuis quelques années un dynamisme important en encourageant la coopération d'entreprises espagnoles avec celles des pays méditerranéens partenaires, la Confédération espagnole des organisations d'entrepreneurs (Ceoe), et l'Union méditerranéenne des Confédérations d'entreprises (Umce), ont décidé de tenir cette 2e journée de la compétitivité méditerranéenne «MedEspagna» dans la ville de Valencia. Par conséquent, c'est de la relance même du processus de Barcelone qu'il est question. Des rencontres comme celles de Palerme ou de Valencia ont, justement, pour but de confirmer que les milieux d'affaires européens sont de fermes défenseurs de ce processus, qui, en son époque, avait été lancé avec tambour et trompette, et puis, par la suite, a connu quelques ratés, au point qu'au dixième anniversaire, les chefs d'Etat de la rive sud de la Méditerranée avaient boycotté la cérémonie à laquelle ils avaient été conviés. Quand on boude un gâteau d'anniversaire et qu'on refuse de souffler les bougies, c'est qu'il est temps de faire le point. Voire un point d'ordre. Les pays de la rive sud qui sont invités à Valence demain et après-demain, sont, par ordre alphabétique, l'Algérie, Chypre, l'Egypte, Israël, la Jordanie, le Liban, Malte, le Maroc, la Palestine, la Syrie, la Tunisie, la Turquie. Quant à l'Algérie, il est bon de savoir qu'elle est représentée à cette journée par la Confédération générale des entreprises algériennes, présidée par M.Habib Yousfi, et par l'Agence nationale de développement des investissements (Andi), dont le directeur est M.Djamel Baghdadli. Les secteurs concernés sont l'agroalimentaire (horticulture, conserverie...), les industries manufacturières (textile et habillement, cuir et chaussures, céramiques, meubles, métallurgie..) les technologies de l'information et de la communication, le tourisme. Nous pouvons lire dans le document réalisé pour présenter cette 2e journée, que les organisations d'entrepreneurs, conscientes du chemin qui reste à parcourir, encouragent fortement la coopération technologique et industrielle et l'investissement dans la région méditerranéenne dans le but de renforcer la compétitivité des entreprises euro-méditerranéennes, de sorte à ce qu'elles puissent faire face à la concurrence croissante des autres régions économiques. On se place donc dans le cadre de la mondialisation et de la concurrence féroce que se livrent les différentes régions du monde, qui se sont constituées en pôles de compétitivité. Et cette vogue de pôles économiques rejoint celle des clusters (le concept est inventé par le professeur Michael Porter de l'université d'Harvard), prenant en compte à la fois la nécessité de la bonne gouvernance, une recherche de pointe, une adéquation entre le milieu industriel et le monde universitaire, et un système financier performant, le tout adossé à une politique de développement durable audacieuse. On peut même dire, puisque c'est le sujet de l'heure, que le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, M.Hamid Temmar, s'est inspiré de tous ces concepts en vogue dans l'élaboration de la nouvelle stratégie industrielle du gouvernement, pour les dix ou quinze ans à venir, en privilégiant la mise en place de mégapoles et de pôles économiques, dans un pays divisé en zones à la fois complémentaires et performantes. Ce sont les contraintes mêmes de la mondialisation qui broie les faibles et les régions sous-développées, qui obligent à l'élaboration de schémas directeurs basés sur la création ou le développement des pôles économiques.