Le Club de Paris autorise la reconversion de 10% de la dette algérienne envers l'Italie. 73 projets économiques pourraient être réalisés par des opérateurs économiques italiens en Algérie. C'est ce qu'a déclaré l'ambassadeur d'Italie à Alger, Giovan Battista Verderame, lors d'une conférence de presse organisée hier par l'Institut italien du commerce (ICE) pour présenter les enjeux du forum «Projet méditerranéen» de Palerme. Entouré du président de l'Institut italien du commerce (ICE), Samule Porsia, et du vice-président de l'Union méditerranéenne des confédérations des entreprises (Umce) Habib Yousfi, l'ambassadeur a donné certaines précisions sur cette coopération exemplaire. Le conférencier précisera que le Club de Paris a autorisé la reconversion de 10% de la dette commerciale algérienne envers l'Italie, soit 240 millions d'euros sur les 2,4 milliards d'euros que représente cette facture. Il a rappelé que 50% de la ligne de crédit de 84 millions d'euros accordée à l'Algérie, ont déjà été convertis en des programmes sociaux tout en ajoutant que «l'Algérie a formulé le voeu de régler sa dette par anticipation». La coopération entre l'Algérie et l'Italie va donc bon train, et s'accélère même, au vu du «défilé» des manifestations économiques qui se succèdent à Alger et, aussi, en Italie. Comme en février courant, le «Forum méditerranéen de la pêche et de l'aquaculture» de Rimini (Italie) auquel notre ministère de la Pêche et des Ressources a participé. La participation à Milan à deux des plus grands Salons européens des machines pour emballage et conditionnement «Ipack Ima» et celui des équipements pour l'industrie plastique «Plast 2006» en est le second exemple récent. L'Algérie a toujours répondu présent à ces grands rendez-vous économiques prometteurs et susceptibles d'intéresser nombre de PME algériennes parties à la conquête d'un marché où le «design» prime. Lors de la présentation des objectifs du «Projet méditerranéen», l'ambassadeur Verderame a mis en valeur l'importance de ce «projet pilote» qui se tient pour la première fois pour réunir les entrepreneurs italiens avec leurs confrères des pays du sud de la «Mare nostrum». Ces hommes d'affaires viendront de 13 pays du Maghreb et du Moyen-Orient, dont la Palestine, a précisé Verderame. Un grand nombre d'entreprises algériennes sont attendues à Palerme, a-t-il précisé avant de souligner que «la délégation algérienne est la représentation la plus performante». Il illustrera ses dires en relevant que l'Algérie, dont l'Italie est l'un des plus importants partenaires, est «le deuxième client de l'Italie, après les Etats-Unis dont les achats ont augmenté en 2005», tout en rappelant qu'en 2004, il fut le premier client. L'ambassadeur, qui a brossé un tableau succinct sur l'agenda des activités qui vont animer la rencontre sicilienne, a indiqué que celle-ci comprendra notamment des rencontres entre opérateurs italiens et participants méditerranéens. Elles intéresseront notamment les secteurs manufacturier, des services, des foires et les mass média. Plusieurs workshops «Anima » seront également présentés avec la participation des agences de promotion et d'investissements (API) alors que d'autres rencontres seront organisées pour étudier les possibilités de collaboration dans les secteurs de la formation, du tourisme, des médias, l'artisanat, l'art, la restauration... Le président de l'ICE a précisé pour sa part que cette initiative, qu'organise l'association des entrepreneurs italiens Confindustria, à Palerme les 20 et 21 février courant, en collaboration avec l'Umce, l'ICE, l'Association des banques italiennes (ABI), l'Institut italien pour la promotion industrielle (IPI) avec le soutien des ministères des Affaires étrangères et des Activités productives, verra la présence de dirigeants d'entreprises privées et publiques, mentors de différents secteurs d'activité, des responsables de plusieurs institutions et organismes algériens dont l'Abef, Andi, Caci, Cgea... La présence de l'Association des banques et établissements financiers (Abef) en la personne de son président Abderrahmane Benkhalfa, témoigne, si besoin est, de l'importance du dossier financier qui enrobe cette coopération tous azimuts avec un partenaire important du sud de l'Europe dont le «know how» n'est plus à démontrer, puisque déjà présent dans notre pays à travers les entreprises italiennes qui opèrent dans les hydrocarbures, le bâtiment, les travaux publics (autoroute Est-Ouest), l'hydraulique... Benkhalfa a déclaré que depuis plus de 3 ans, «un courant technique passe entre nos deux pays accompagnant le courant d'affaires constituant une passerelle entre notre association et son homologue italienne ABI». Cette passerelles se prête à la formation et à la structuration du système financier algérien. «Nous sommes à l'écoute des différentes expériences de privatisation opérées au Maroc ou en Egypte, où la privatisation est apparue comme une stratégie principale de développement.» Cet intérêt se dirige également vers certains pays de l'ancienne Europe de l'Est, qui se sont engagés dans un programme de modernisation, d'expansion et de partenariat en aménageant des espaces propices dans l'intérêt des réseaux des hommes d'affaires. L'exemple italien dans la procédure d'ouverture des capitaux, des financements bancaires des PME, les primes de risque... sont autant d'éléments à inscrire à leur crédit.