Abdallah Djaballah, le leader du Mouvement de la réforme nationale (MRN), a animé un meeting à la salle El-Feth en présence d'un public pro FIS dissous. Le leader du MRN a attaqué le pouvoir de cette dernière décennie en déclarant que pour sauvegarder la République, le peuple algérien a payé un lourd tribut (200.000) morts. Il a confirmé que les élections de 1991 sont les seules qui se soient déroulées dans la transparence et que depuis la dissolution de l'ex-FIS, toutes les autres élections ont connu des fraudes flagrantes, plongeant le pays dans la médiocrité. Cette «médiocrité est voulue par les francophones», a assuré Djaballah. Selon lui, ces mêmes francophones cherchent, à tout prix, à imposer la laïcité. Quant au problème de la Kabylie, pour Djaballah, c'est une conspiration venant d'autres cieux pour embraser le pays. «L'Etat a commis une grave erreur en se posant comme un élément du conflit. Il doit être un arbitre pour trancher. La langue amazighe n'est qu'un pont et non une revendication», souligne-t-il. Et d'ajouter: «Tamazight ne doit pas être une langue nationale en compétition avec la langue arabe.» Quant à l'enseignement, le leader du MRN a été ferme: «Je suis contre le programme ou le projet de Benzaghou. L'Etat est en train de stigmatiser l'Islam en réduisant les horaires de la langue arabe et de l'éducation religieuse. Ils veulent un enseignement laïque.» Avant de conclure son discours par le calvaire du peuple palestinien, Djaballah s'est attaqué directement aux gouvernants arabes qui, selon lui, sont de simples spectateurs qui se contentent de diffuser des communiqués. En somme, le leader du MRN n'a épargné personne.