Dix jours après la tenue des élections législatives, le débat politique ne connaît toujours pas de répit à Oran. Le rapport final de la Cwisel en est la principale raison à tel point que l'administration a, en un laps de temps, perdu ce qui reste de son aura. Rapport qui met ouvertement à l'index l'administration locale. Aussi, c'est un rapport dans lequel est mentionné noir sur blanc que l'administration a démontré, le jour du scrutin, sa prédisposition à la fraude électorale. En réponse à ce rapport, destinée particulièrement à Ouezaa Djelloul, président de la Cwisel, et aux deux observateurs du FNA et du RA, le wali d'Oran ouvre le feu, avec un arsenal d'arguments pour démentir les faits reprochés à l'administration qu'il gère. Comme il a usé d'un langage acerbe et d'un ton accusateur contre ses détracteurs, il n'hésitera pas, en effet, à travers le communiqué qui nous a été transmis, à stigmatiser les rédacteurs du procès-verbal final et qualifier ce dernier de contraire et en violation des dispositions contenues dans le règlement intérieur de la Cwisel. D'autant plus que celui-ci a été établi par deux représentants de deux partis à la Cwisel, en l'occurrence le FNA et le RA, membres très influents, qui «ont agi sous l'esprit de vengeance à l'égard de l'administration et ce, après qu'ils eurent été exclus par cette dernière de la course électorale», argumente le wali. Par ailleurs, faisant lecture des rapports finaux établis par les Ccisels, la wilaya d'Oran signale l'existence d'anachronisme entre ces derniers, celui établi par la Cwisel et celui du rapporteur de la commission indépendante de wilaya. En ce sens, le premier magistrat qui réfute en bloc le rapport, juge de diffamatoire et d'accusations graves son contenu. Selon le wali, le rapport établi conjointement et seulement par le coordinateur de la Cwisel et deux représentants de deux partis désignés, ne reflète pas les affirmations des commissions communales, «le rapport...est l'invention et l'oeuvre du coordinateur de la commission et des deux représentants de deux partis seulement...» Le coordinateur de wilaya s'est laissé croire dans son rapport, transmis à la commission nationale que le scrutin est entaché d'irrégularités et parlé de dépassements, alors que le rapporteur de la même commission signale dans son exposé qu'aucune réunion officielle regroupant tous les membres de la Cwisel, n'a eu lieu en vue d'établir le procès-verbal final. Cette sortie tonitruante de Tahar Sekrane est motivée par de nombreuses irrégularités signalées par la Cwisel, dont entre autres, le niet signifié par son administration à équiper certaines commissions communales.