«Les partis politiques sont devenus des fonds de commerce aux yeux des citoyens», a déclaré M.Soltani. Le Mouvement de la société pour la paix compte tirer les leçons d'un scrutin pas comme les autres, celui du 17 mai 2007. Le taux d'abstention enregistré par les dernières élections législatives est resté comme une épine dans le pied de la classe politique algérienne. Le MSP l'a sérieusement pris en compte. 12 millions d'Algériens ont boudé les urnes. Un silence qui en dit long sur la confiance non renouvelée à ceux qui seront chargés d'interpeller le futur Exécutif sur son action, sociale, économique, culturelle ou politique. Rencontré au siège du parti où M.Soltani devait animer une conférence de presse après l'installation de la nouvelle APN, M.Sid Ahmed Boulil, député sortant, nous a confirmé la volonté de son parti de vouloir décoder le message des abstentionnistes, destiné à la classe politique. Au MSP, on veut regarder les choses en face. «Nous allons analyser wilaya par wilaya et même bureau de vote par bureau de vote ce qui s'est passé le 17 mai. Comprendre les carences qui ont été décelées tant au niveau de l'encadrement des bureaux que de l'abstention enregistrée, à l'occasion de ce scrutin», nous a déclaré l'ex-député d'Oran. La nette progression du MSP lors des législatives du 17 mai a laissé comme un goût d'inachevé. Minée par un taux d'abstention record. Le président du Mouvement, M.Soltani, a tenu à souligner, ce jeudi, le caractère des défis qui se poseront aux nouveaux élus de l'APN. Une priorité s'impose d'emblée. Regagner la confiance des citoyens. Les nouveaux élus sauront-ils inverser la tendance? «La capacité de l'élu à opérer un changement» jauge le président du MSP. Invité du forum de jeudi de la Chaîne II de la Radio nationale, Boudjerra Soltani n'a pas mâché ses mots. Trois facteurs essentiels au moins sont à prendre en considération. Le peu d'électeurs qui ont plébiscité la chambre basse. Ce qui ne lui confère pas de grande légitimité pour s'exprimer au nom du peuple, a précisé le leader du MSP. L'APN qui a vu le jour au cours d'une période qualifiée de transitoire. Le 3e point étant «les partis politiques qui sont devenus des fonds de commerce aux yeux des citoyens», a estimé M.Soltani. Il restera aux nouveaux députés, de convaincre les citoyens de l'indépendance du pouvoir législatif par rapport aux autres pouvoirs, judiciaire et exécutif en l'occurrence. C'est ainsi qu'ils pourront regagner la confiance des citoyens a assuré le président du MSP. Concernant les législatives du 17 mai, les résultats obtenus par son parti sont jugés «satisfaisants» par M.Soltani. Un gain de 13 sièges par rapport à 2002. M.Soltani prévoit, cependant, une présence plus importante de ministres MSP au sein du nouvel Exécutif. «Une présence importante au sein du Parlement signifie une présence tout aussi importante au sein du gouvernement», a-t-il précisé. Pour annihiler «le nomadisme politique» le leader du MSP insiste sur la nécessité de la révision de la loi électorale. Le MSP suggère de maintenir le mode de scrutin à la proportionnelle pour l'APN et l'APW. Le 6 septembre prochain est opportun pour la tenue des élections locales a souligné le président du MSP. Son mouvement entamera les préparatifs de ce prochain rendez-vous électoral dès la mi-juin. Il espère y remporter 30% des voix. Un chiffre qui semble hanter l'esprit du leader du MSP.