Levée de l'état de siège et ouverture de banques islamiques, deux projets de lois, prioritaires, qui seront soumis durant le 6e mandat de l'APN. C'est un président du Mouvement de la société pour la paix requinqué par les résultats des législatives du 17 mai qui a défini, ce week-end, les priorités de son groupe parlementaire. Doté de 13 sièges supplémentaires, il compte rentabiliser cette frémissante percée politique. La sortie médiatique du leader du MSP, invité de l'émission «Arwikat Essiassa» de la Chaîne I de la Radio nationale, annonce, d'ores et déjà, la couleur. Il affiche un réel volontarisme pour la concrétisation des 13 projets de lois proposés par son parti et qui n'ont pu être examinés lors de la précédente législature. Ce sont de nouveaux députés que l'on devrait découvrir. Des élus MSP offensifs jouant pleinement leur rôle. «Les députés du MSP auront à oeuvrer à ce que le parlementaire joue pleinement son rôle et retrouve sa véritable mission», a déclaré M.Soltani. Un impératif à cela cependant. L'objectif est sous-tendu par la dissociation des trois pouvoirs: exécutif, législatif et judiciaire. Démocratiser l'action politique. Sortir l'APN, l'Assemblée populaire nationale, de cette étiquette qui lui colle tant à la peau. Une caisse de résonance, sans plus. Le président du MSP n'a pas lésiné sur les mots à ce sujet. Il n'y est pas allé par trente six chemins. «Le nouveau Parlement doit sortir du cadre étroit dans lequel il a été confiné à ce jour et qui a fait qu'il est devenu un instrument d'adoption de projets de loi élaborés par le gouvernement», a-t-il précisé. Un gouvernement sur lequel repose, en grande partie, la responsabilité de l'historique taux d'abstention atteint lors du scrutin du 17 mai, selon M.Soltani. 12 millions d'Algériens ont préféré le silence des urnes. «La crainte de voir ces élections entachées de fraude», a-t-il ajouté en substance. L'illustration de la confiance rompue entre l'Algérien et sa classe politique. Comment pallier à une telle situation? M.Soltani propose: «De sanctionner les agents administratifs impliqués dans des dépassements». En sus de «l'obligation pour ces derniers de démissionner de leur parti avant la date du déroulement des élections». Une mesure à même de garantir la neutralité des scrutins à venir. En l'occurrence, les élections des APC et des APW qui auront lieu, selon le leader du MSP, vers la mi-novembre 2007. A cette occasion, M.Soltani a déclaré ne voir aucun inconvénient à ce que des candidates soient têtes de liste. Des élues MSP, présidentes d'APC. Pourquoi pas? M.Soltani déplore l'absence de militantes du parti à la députation à cause des «mentalités traditionalistes qui marginalisent la femme algérienne». A propos du non-octroi de plus de portefeuilles au sein du gouvernement, le président du MSP a déclaré n'y voir aucun inconvénient. La composante de l'actuel Exécutif n'ayant subi qu'un léger «lifting». Le MSP aurait réagi dans le cas contraire. C'est «un gouvernement de la stabilité et de la continuité afin qu'il poursuive l'exécution des programmes du chef de l'Etat», a conclu M.Soltani. Des défis sérieux l'attendent. Révision de la loi électorale et la loi sur les communes et les wilayas, les programmes de développement en suspens et le recouvrement de la confiance entre l'Etat et le citoyen plus précisément. Pour ce dernier point, le dernier mot reviendra au peuple.