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“Le taux d'abstention ne remet aucunement en cause la légitimité du Parlement” Les leaders du FLN, du RND et du PT commentent les résultats des législatives
Le fort taux d'abstention enregistré lors du scrutin du 17 mai et ses causes, son impact sur la crédibilité de la nouvelle Assemblée nationale, qui sera installée officiellement dimanche prochain, la lettre de la commission politique de contrôle des élections portant sur les dépassements enregistrés au cours du scrutin, les futures alliances au sein de l'APN et la participation de l'opposition au nouveau gouvernement, étaient les points au cœur du débat ayant réuni, mardi soir, les leaders du FLN, du RND et du PT sur le plateau de l'émission "Fi Samim" de l'ENTV. MM. Abdelaziz Belkahdem, Ahmed Ouyahia et Mme Louisa Hanoun ont souligné la nécessité d'amender la loi électorale et ce, dans l'objectif d'améliorer l'action politique et consacrer l'exercice démocratique. Les trois responsables ont affirmé que "le taux de participation enregistré lors des élections législatives du 17 mai dernier ne saurait en aucun cas être considéré comme une adhésion à l'appel au boycott lancé par certaines parties". Et que "cette abstention ne remet aucunement en cause la légitimité du Parlement". L'alliance présidentielle reste majoritaire et rien ne peut dire que le gouvernement aura une nouvelle composante, le PT et le RCD n'ayant pas affiché leur souhait d'y prendre part. "Amendement de la loi électorale avant les élections locales" M. Ahmed Ouyahia a exprimé, pour sa part, son inquiétude quant au fort taux d'abstention qui a caractérisé les législatives de jeudi dernier, même si "cette abstention ne remet aucunement en cause la légitimité du Parlement". Cependant, il interpelle la classe politique pour examiner et analyser cette situation pour tirer les enseignements nécessaires. Il a souligné que cette abstention relève d'un problème de fond, dont les partis politiques n'assument pas la responsabilité. M. Ouyahia a appelé à la révision de la loi électorale "pour mettre un terme à l'anarchie dans le mode de scrutin actuellement, notamment par le biais de l'argent. Ce qui a mené à l'émiettement de l'APN et la perte de plus de 40% des voix exprimées qui ont atterri chez plus de 900 listes". Il a, par ailleurs, exigé des partis politiques un taux déterminé pour pouvoir poursuivre leur activité politique. "Cette loi doit être amendée au plus vite et bien avant les élections locales, sinon on assistera à une grande catastrophe", estimera le patron du RND. Concernant les dépassements signalés par M. Bouchair, il a indiqué que ce qui s'est passé le jour du scrutin ne saurait en aucun cas entamer la légitimité des élections. "On a donné plus d'ampleur qu'il n'en faut à cette question et cela pourrait porter préjudice à l'image du pays à l'étranger" dira-t-il. Il avouera néanmoins que cela n'empêche qu'il ait eu des dépassements. Sur un autre registre, M Ouyahia a réaffirmé le soutien de son parti au programme du président de la République et son attachement à l'alliance présidentielle. Il a précisé, concernant la possibilité d'une alliance avec d'autres formations politiques au sein du Parlement, que "cette question doit faire l'objet d'un débat ". Concernant la prise en charge des préoccupations socio-économiques des citoyens, l'ex-chef du gouvernement a estimé que le problème ne se pose pas au niveau du choix du modèle économique à suivre entre économie de marché et économie dirigée, mais la question se pose dans le cadre de la prise en charge des besoins socio-économiques des citoyens, notamment, l'amélioration de leur pouvoir d'achat, qui ne se fera pas, selon M. Ouyahia, par l'augmentation des salaires même si cette démarche est nécessaire. De son avis il faut aller vers l'encouragement de l'investissement local et ne pas compter uniquement sur l'investisseur étranger. "Le PT ne fera pas partie du nouveau gouvernement" Mme Hannoun a estimé, pour sa part, que l'abstention massive sans précédent enregistrée lors du scrutin est porteuse d'un message à l'adresse du gouvernement, notamment que les citoyens veulent exprimer par cette abstention le rejet clair de la politique dite des réformes économiques, notamment les privatisations et la question des salaires impayés. Elle estimera, par ailleurs, que c'est une protestation ferme "à l'égard de la décomposition qui a marqué le processus de confection des listes électorales et de la représentation dans les commissions de surveillance des élections " qui, selon le PT, sont devenues la raison d'être pour les partis qui "réapparaissent" à chaque échéance électorale pour "encaisser". A une question sur l'éventualité d'une alliance de son parti avec d'autres au Parlement elle fera savoir que le PT est en faveur d'un resserrement des rangs pour apporter des réponses aux questions décisives concernant le pays. Elle a cependant écarté la participation de son parti au gouvernement tant qu'il n'a pas la majorité nécessaire pour l'application de son programme politique. "L'alliance présidentielle est toujours majoritaire" De son côté, M. Belkahdem, SG du FLN, a indiqué que plusieurs élus sur les listes des indépendants et des partis qui n'ont pas obtenu beaucoup de siéges ont fait des demandes d'intégration au sein du FLN. ةvoquant l'abstention, il a souligné que celle-ci ne constituait pas un message politique mais qu'elle était le résultat d'un cumul de plusieurs facteurs, dont l'amalgame entre les missions du député et de l'élu local et la faiblesse de l'action politique des partis qui se limite aux échéances électorales. Par ailleurs, il a indiqué que la composante de la nouvelle APN "est à même de conférer une plus grande dynamique à l'action parlementaire". Il a estimé, concernant les dépassements enregistrés au cours du scrutin, qu'"il aurait été plus judicieux que la CPNSEL attire l'attention du Conseil constitutionnel concernant ces dépassements et laisse les partis politiques présenter les recours devant le Conseil, affirmant que les dépassements enregistrés ne peuvent entamer la légitimité du scrutin ni celle de l'APN élue". Quant à la possibilité d'une alliance de son parti avec d'autres formations politiques au sein du Parlement, M. Belkhadem a précisé que son parti est prêt à travailler avec tout parti partageant ses visions et œuvrant à améliorer la vie du citoyen et les performances de l'appareil de production et renforcer la souveraineté et l'unité des citoyens.