Selon certaines indiscrétions, le MSP a pu arracher la présidence de la commission de l'agriculture et celle de l'éducation. Le président de l'Assemblée populaire nationale, M.Abdelaziz Ziari, a rencontré dans l'après-midi d'hier les groupes parlementaires pour amorcer les discussions officielles autour de la distribution des commissions de l'APN.Les tractations dans les coulisses sont entamées depuis plus d'une semaine entre les différentes formations politiques. Les partis de l'Alliance chapeauteront, sans grande surprise, les principales commissions. Mais à ce niveau aussi le jeu est très serré. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a tenté, selon nos sources, de faire pression pour convaincre ses alliés de lui céder au moins l'une des commissions «clés», à savoir la commission des finances, ou encore celles des affaires juridiques, de la jeunesse et des sports et de l'agriculture. Peine perdue. Le FLN et le RND ont rejeté les arguments des députés de M.Boudjerra Soltani, qui ne cessent depuis le 17 mai, de revendiquer un nouveau positionnement dans les institutions de l'Etat. Une place qui a obéré, selon eux, la percée du parti lors des dernières législatives. Le viceprésident du parti, Abderrahmane Saïdi, contacté par L'Expression a reconnu que la mission est compliquée. Selon certaines indiscrétions, le MSP a pu arracher la présidence de la commission de l'agriculture et celle de l'éducation, qui est d'une grande importance. Mais au MSP l'on ne se fait pas d'illusion. «En l'absence de majorité au sein de la commission, la présidence perd toute sa substance», affirme-t-il. Pourquoi donc tout cet intérêt pour la question? Saïdi estime que la présidence des commissions «conforte la position politique du parti». Selon cette lecture, c'est celle du Front de libération nationale qui sera consolidée. Le vieux parti a, en effet, la mainmise sur quatre commissions stratégiques. Il s'agit de celles des affaires étrangères, des affaires juridiques, du budget et de la défense. «Cela obéit à la logique des résultats», estime le député M.Si Afif. Il ajoute que le FLN garde toujours la majorité à l'APN. De ce fait, «nous avons le droit de choisir les commissions qui nous semblent les plus importantes. La situation n'a pas, dans son ensemble, changé d'une manière importante comparée à la cinquième législature, le FLNcontinue d'être la première force politique du pays.» Les revendications du MSP, estime Si Afif, entrent, dans le cadre des «surenchères politiques.» Aucune concession n'est faite à la formation islamiste qui a vu son souhait de présider la commission de la jeunesse et des sports et celle de la santé et des affaires étrangères non exaucé. Ces dernières sont revenues au RND, qui reprend les commissions de la législature précédente. Mais, des sources proches du parti nous ont confié que des «négociations sont amorcées avec les indépendants autour d'une commission». Ces dernières n'ont pas abouti à l'heure où nous mettons sous presse. Les parlementaires auront, faut-il savoir, une autre rencontre avec Ziari, aujourd'hui, afin de clore ce chapitre et permettre aux commissions parlementaires de vaquer à leur mission. Plusieurs projets de loi sont bloqués à ce niveau, d'où l'intérêt que porte chacune des formations à cette question. Le MSP, dont la proposition de la loi portant levée de l'état d'urgence est bloquée, devra réviser ses cartes, après avoir perdu celle de l'APN. Notons que le PT, le FNA et les indépendants ont chacun une commission.