Il est temps pour le MSP de prendre sa véritable place dans les instances politiques du pays. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), veut la présidence de l'Assemblée populaire nationale. «Ce poste ne doit plus être l'apanage d'un seul parti politique. Nous avons le droit, à la faveur des résultats du dernier scrutin, de viser la présidence de la chambre basse», a déclaré à L'Expression M.Abderrahmane Saîdi, vice-président du parti. Le MSP n'a pas l'intention de céder sur ce point, encore loin de faire des concessions à ses alliés stratégiques, en l'occurrence le RND et le FLN. Fort de ses 53 sièges à l'APN, un résultat qui fait de lui la troisième force politique du pays, ce parti islamiste a amorcé les négociations dans les coulisses. La question, selon notre interlocuteur, est classée même parmi «les priorités du parti» pour l'heure actuelle. Les tractations se sont élargies aux autres partis représentés à l'Assemblée. «Il est temps pour le MSP de prendre sa véritable place dans les instances politiques du pays.» Une place qui «doit refléter la percée importante qu'il enregistre ces dernières années qui fait de lui l'une des plus grandes forces politiques du pays», ajoute Saidi. Afin d'atteindre cet objectif, le parti de M.Boudjerra Soltani est prêt à peser de tout son poids et à recourir à toutes les formes de pression et à «jouer» même en dehors de l'alliance, parce qu' au niveau du parti, l'on est convaincu que le «MSP était trop lésé par l'Alliance». En effet, les commissions parlementaires sont partagées entre le FLN et le RND, mais la donne a complètement changé, «à compter du 18 mai aucun parti n'a la majorité à l'APN, aucun d'entre eux ne peut revendiquer le droit d'être à la tête des instances parlementaires, y compris la présidence». Mais, selon les observateurs, il est pratiquement exclu de voir le poste de troisième homme de l'Etat revenir à une formation islamiste, pour des raisons stratégiques liées à la politique extérieure du pays, et à d'autres donnes qui échappent au jeu électoral. Le MSP tentera donc de «marchander» la présidence des commissions économique, judiciaire, ou même celle de la défense nationale, qui pèsent beaucoup dans l'élaboration ou les amendements des différentes lois provenant soit du gouvernement ou encore des partis politiques. Notons que plusieurs projets de loi sont gelés au niveau des commissions parlementaires, à leur tête, le texte portant la levée de l'état d'urgence, initié par le MSP justement. Les 53 sièges à l'APN ont amené cette formation à revoir ses ambitions politiques à la hausse. L'Exécutif est l'autre pouvoir très convoité par le ministre d'Etat, M.Soltani. Le MSP, représenté par cinq ministres au gouvernement, souhaiterait renforcer cette participation, pour arriver à une véritable coalition «basée sur la réalité du terrain». Saïdi espère la levée des «lignes rouges» appliquées à son parti. Ce qui se traduira sur le terrain par «l'ouverture des portefeuilles de souveraineté aux cadres du parti». «Ce n'est pas le nombre de portefeuilles ministériels qui nous intéresse. Nous sommes plutôt occupés par la qualité des secteurs que nous serons appelés à gérer» atteste-t-il. Notre interlocuteur affirme qu' aucun contact officiel n'a eu lieu à ce sujet, d'autant plus que «personne ne connaît le profil du futur chef du gouvernement». Mais sur ce plan aussi, le MSP promet d'être exigeant. Il n'est plus question, selon lui, d'occuper la marge...de l'échiquier politique.