Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Bouabdallah Ghlamallah, a visité, hier, la wilaya de Blida où il avait réuni les 300 imams que compte cette wilaya, afin de leur expliquer les nouvelles directives de son département. D'emblée, le ministre a appelé les imams à unifier le discours religieux qui doit être imprégné du rite pratiqué dans notre pays, c'est-à-dire malékite. Dans ce sens, il leur «ordonna» de ne pas importer les idéologies étrangères à l'Algérie, comme celle provenant d'Iran ou d'Afghanistan. Bref, il dira qu'on doit «recréer» la personnalité algérienne en évitant de subir un «bouillon» d'idéologies qui sert à créer la fitna et la division. «Il vous faut des sessions de formation continue pour que vous soyez à la page et chaque fetwa doit être finalisée auprès du conseil scientifique de la direction locale des affaires religieuses.» Toutefois, l'on a constaté la non-valorisation de ces conseils, qui ne sont d'ailleurs pas connus par la population locale. L'exemple du suivi de ces conseils, au Maroc, est à relever puisqu'ils sont «fortement» médiatisés et constituent un repère pour les Marocains qui souffrent, eux aussi, de l'invasion de courants d'idées autres que malékite, en appelant souvent à la violence et à l'extrémisme. D'ailleurs, l'on remarque la forte participation des Algériens dans des émissions de chaînes de télévision satellitaires pour obtenir une éventuelle réponse sur la pratique religieuse ou carrément une fetwa, alors que ces deux dernières (fetwa et réponses) ne sont pas imprégnées de notre rite et ne prenant pas la spécificité de notre pays (chaînes TV et exégètes de rite non malékite). Le ministre a aussi insisté sur le rôle noble de la mosquée, qui doit tourner essentiellement autour de l'éducation et du civisme. Abordant le manque d'ouvrages du Saint Coran version «warch» dans plusieurs mosquées du pays, et ce, après une doléance émanant d'un imam, Ghlamallah fera savoir aux assistants que 200.000 exemplaires du Livre sacré et écrit dans cette version, qui est propre à l'Algérie et au Maghreb, seront distribués aux différentes mosquées du pays pour faire face à la demande des «fidèles». Il dira que le manque actuel d'exemplaires du Coran est dû à l'exportation de l'Algérie de cet ouvrage vers l'Espagne qui préfère le nôtre. Concernant le salaire des imams et des travailleurs du secteur waqf, le ministre dira qu'une éventuelle augmentation du salaire est tributaire de la Fonction publique et non de son département, tout en annonçant un changement positif à la fin de l'année. Pour les fidèles, la wilaya de Blida connaît un manque criant en mosquées, et plusieurs d'entre elles souffrent de marginalisation et de manque en imams et personnel, d'une manière générale. Notons que le ministre, qui a débattu de la caisse de la zakat, a déclaré que 30 jeunes Blidéens avaient bénéficié des fonds émanant de cette caisse pour des projets d'investissement. La journée de mercredi verra aussi le retour de Ghlamallah à Blida, et ce, pour une visite de terrain, cette fois-ci, qui va le conduire dans plusieurs mosquées et zaouias, notamment celles de Sidi Adda à Larbaâ, de Sidi Medjber et d'El Emir Abdelkader à Beni Tamou.