C'est ce que révèle le rapport annuel de l'Institut international de recherche pour la paix (Sipri) publié hier à Stockholm. Si l'on en croit les conclusions auxquelles est parvenu ce document, au moins quatre zones géographiques seraient potentiellement exposées aux risques de conflits armés internes. L'Afrique, l'Amérique du Sud, l'Asie centrale et l'Asie du Sud-Est.Le Proche et le Moyen-Orient se trouvent, quant à eux, déjà en proie à d'inquiétants bruits de bottes. La région risque tout simplement l'embrasement. «L'importance stratégique de régions riches en réserves de pétrole et de gaz va certainement augmenter. Pas seulement le Proche-Orient, mais aussi l'Afrique, l'Asie centrale, l'Amérique du Sud, et l'Asie du Sud-Est seront potentiellement des zones de conflits dans les décennies à venir», d'après le rapport du Sipri. Au Proche-Orient, c'est l'Iran qui tient le haut du pavé. Ses activités nucléaires inquiètent. Son président Mahmoud Ahmadinejad a balayé d'un revers de la main toute idée de suspension du programme nucléaire de son pays. L'ONU le menace de nouvelles sanctions. Une crise ouverte pourrait affecter l'offre de pétrole dans la région. Hormis les risques de conflits armés internes, le rapport de l'Institut international de recherche pour la paix (Sipri) met le doigt sur les risques croissants d'autres facteurs allant du terrorisme aux phénomènes climatiques. Les craintes des questions liées aux besoins en énergie, à leur approvisionnement ne datent pas d'hier. Elles ont pour origines divers facteurs. Une demande mondiale toujours croissante, une dépendance accrue des importations, la pénurie de gaz et de pétrole mais aussi la hausse des prix de l'or noir. L'instabilité qui pourrait toucher certains pays fait craindre le pire. L'influence de Téhéran dans la région du Proche-Orient est certaine. 17 millions de barils de pétrole transitent chaque jour par le détroit d'Ormuz. 20% de l'approvisionnement mondial. Qu'adviendra-t-il si l'Iran tentait de le bloquer? Les questions portant sur la sécurité énergétique doivent bénéficier d'une approche globale, selon le Sipri. Les approches nationalistes dans certains pays ne seraient pas une bonne formule d'après ce dernier. «Une coopération internationale plus large pourrait créer davantage de confiance et réduire les tensions entre les principaux acteurs, améliorant ainsi la sécurité future des approvisionnements en pétrole et en gaz pour tous», indique le rapport. En dépit de deux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Iran continue à développer son programme d'enrichissement d'uranium. Depuis la capitale autrichienne, Vienne, Mohamed El Baradei a émis son souhait de désamorcer la confrontation avec l'Iran, quatrième pays producteur de brut au monde. «Je suis de plus en plus perturbé par l'impasse actuelle et la menace de confrontation, une impasse à laquelle il faut rapidement mettre fin et une confrontation qui doit être désamorcée», a indiqué le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), lors de l'ouverture hier de la Conférence des gouverneurs de 35 pays membres de l'Aiea. En Afrique, c'est vers le Nigeria que les regards sont braqués. L'instabilité dans laquelle s'est enlisé le géant pétrolier africain inquiète. Les enlèvements d'étrangers travaillant pour les sociétés pétrolières étrangères se sont amplifiés. Le mouvement d'émancipation du delta du Niger, qui revendique une répartition plus équitable des recettes pétrolières, a pris pour cible, puits et oléoducs pétroliers. 95% des champs pétroliers sont situés dans la région où active ce mouvement. Le nord du pays. L'offre du 6e exportateur mondial de pétrole se retrouve amputée de quelque 800 000 b/jour. Soit environ 25% de sa production. Les pays occidentaux pensent à la sécurité de leurs approvisionnements en pétrole et en gaz, l'Afrique a la tête ailleurs, elle lorgne une meilleure répartition des richesses et un peu plus de démocratie.