La carte «Chifa», première du genre en Afrique, vise aussi, à conférer plus de souplesse aux Caisses. Procédant, jeudi à Alger, à une évaluation du processus d'utilisation de la carte magnétique «Chifa» dans les 5 wilayas-pilotes qui ont introduit cette carte, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M.Tayeb Louh, a appelé à la nécessité de généraliser l'utilisation de «Chifa» dans tout le pays d'ici 2012. Lors de sa rencontre avec les gestionnaires des centres de sécurité sociale, M.Louh a insisté en outre sur l'orientation de l'opération vers le tiers-payant en 2012. Le ministre, qui a appelé au respect des délais de concrétisation du projet, a qualifié d'«excellente» et de «très positive», la première opération d'utilisation de la carte dans 5 wilayas (Annaba, Oum El Bouaghi, Médea, Boumerdès et Tlemcen). En marge de cette rencontre, M.Louh a souligné l'importance du projet de loi proposé par le secteur, qui tend à «assurer la stabilité financière des caisses de sécurité sociale, en astreignant les entreprises endettées à régler leurs cotisations.» La carte «Chifa», première du genre en Afrique, vise aussi, a-t-il dit, à conférer plus de souplesse aux Caisses grâce à un système de gestion moderne conforme aux mutations économiques en cours. Près de 24.669 unités ont été distribuées dans les 5 wilayas-pilote, a précisé le ministre. Il a estimé que la seule voie postale reste «inefficiente et insuffisante», proposant d'impliquer les parties concernées par cette opération comme les pharmaciens et les médecins-traitant. La coordination entre ces corps, les assurés et les Caisses est impérative pour renforcer le contrôle et maîtriser davantage les dépenses des assurances, lutter contre la fraude et créer une relation contractuelle avec les assurés et les structures de soins. Contenant tous les renseignements de l'assuré social, la carte «Chifa» permet aux assurés de faire valoir leurs droits ainsi que ceux de leurs ayants-droit auprès de tout prestataire de soins. Pour les autorités, ce procédé vise à maîtriser les dépenses de santé déboursées par la sécurité sociale grâce à la constitution de bases de données fiables, alimentées rapidement et régulièrement. Il vise aussi à simplifier et à accélérer le remboursement des assurés sociaux ou des partenaires conventionnés dans le cadre du système du tiers payant. Il existe, a-t-il précisé, 3 types de cartes magnétiques (individuelle, familiale et une carte des ayants- droit), affirmant que ce projet coûtera plus de 6 millions d'euros à l'Etat d'ici 2012. A noter que selon les dernières estimations, le nombre d'assurés sociaux a atteint le seuil de 6.800.000 au niveau national. Il faut préciser que, jusque-là, quelques catégories de malades seulement ont bénéficié de la carte du tiers payant, notamment ceux atteints de certaines maladies chroniques, comme l'asthme, l'hypertension, et ceux atteints de la maladie de Crohn (affection chronique du tube digestif). Il faut rappeler aux non-initiés que le tiers payant est un mécanisme de prise en charge directe par la mutuelle de tout ou partie des dépenses de santé. Cette prise en charge s'applique aux achats de médicaments prescrits. Ainsi, la présentation de la carte d'adhérent à la mutuelle et de la carte de sécurité sociale au pharmacien permet de ne rien payer. Le pharmacien se fait directement rembourser par la mutuelle santé et la sécurité sociale.