Normalement, cette section devrait retourner à la Sonatrach. Le Mouloudia d'Alger connaît de nouveaux bouleversements avec la démission de son président d'honneur, Rachid Marif. Celui-ci, dans un communiqué qui est paru la semaine dernière dans les journaux, parle de «remettre son mandat à l'assemblée générale qui décidera, souverainement, des suites à donner», ce qui laisse supposer qu'il y a de grandes chances de le voir réinvesti puisque cette assemblée générale lui est, presque entièrement, acquise. Mais en lisant bien le communiqué, on sent qu'il s'agit d'une décision irrévocable car l'intéressé se montre complètement désabusé par tout ce qui se passe dans ce club. Ou plutôt dans cette section, car il convient de faire le distinguo avec l'autre Mouloudia d'Alger, le vrai, celui qui est sous la coupe de Sonatrach et dont les 13 sections n'en finissent pas de monter sur tous les podiums qu'ils soient algériens, africains ou arabes. Le MCA est né par le football, mais c'est par ses autres disciplines qu'il est parvenu à se faire un nom dans le concert international. L'imbroglio est là et on ne pourra parler de Mouloudia pour la seule section football. D'autant que celle-ci s'est donné en spectacle ces derniers mois et a offert à la presse, l'occasion d'en faire ses choux gras parfois même à coups de grosses manchettes. Cette médiatisation, sur fond de scandales à répétition, a fini par atteindre Rachid Marif dont les obligations professionnelles (il est ambassadeur d'Algérie en Italie) ne conviennent pas à un tel scénario. Force est, d'ailleurs, d'admettre que depuis que cette section s'est retirée du cocon de la Sonatrach pour se mettre sous la coupe d'El Mouloudia, elle s'est beaucoup plus distinguée par des frasques que par de hauts faits sportifs. Une association El Mouloudia dont quelques-uns de ses membres, par excès de zèle, sont allés jusqu'à désigner Marif de «président d'honneur à vie», ce qu'il réfute comme il le précise dans son communiqué: «j'ai exprimé, de façon claire et non équivoque, que la formulation de président d'honneur à vie qui n'est pas d'ailleurs de mon cru, ne repose sur aucune considération objective ni celle réglementaire et qu'elle devrait être, à ce titre, définitivement bannie». Le rédacteur du communiqué fait, également, une annonce de taille en ce sens que lors de la dernière réunion qu'il avait tenue avec El Mouloudia, il avait insisté sur le fait que «l'association revienne à sa mission fondamentale: le devoir de mémoire» et qu'il fallait «préconiser une prise de contact immédiate avec Sonatrach pour la prise en charge de la section football». En cela, il rejoint l'avis de l'ancien président du MCA, Abdelkader Drif, véritable initiateur de l'association El Mouloudia, qui avait toujours dit que la solution du problème se trouvait chez le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil et les responsables de Sonatrach. Selon lui, la section ne devait pas quitter la société des hydrocarbures et El Mouloudia pouvait l'accompagner dans sa gestion en vue d'en faire un grand club professionnel. Tout cela n'a pas été fait et on s'était «jeté» sur cette section avec les piètres résultats que l'on connaît avec comme point de mire, cette humiliante sanction de la section à un niveau international par la FIFA et la CAF. Le club, qui avait offert à l'Algérie sa première Coupe d'Afrique en football, est décidément tombé bien bas pour figurer dans les comptes rendus disciplinaires des deux grands instances du football international. A force de voir son nom associé à une campagne qui ne fait pas honneur à son rang, Rachid Marif a fini par démissionner de son poste à la tête d'El Mouloudia. Ce n'est pas la première fois qu'il agit de la sorte. Lorsqu'il était au protocole de la Présidence de la République, il avait, également, parlé de son retrait, pour les mêmes motifs qu'aujourd'hui, mais, dans les faits, cette «démission» n'avait jamais été officialisée. Peut-on croire que cette fois-ci sera la bonne? L'avenir nous le dira mais ce départ de Marif et, donc, de ses idées n'est pas fait pour arranger certains qui ne veulent pas entendre parler d'un retour vers Sonatrach car cela voudrait dire leur effacement de la scène médiatique, le retour vers l'anonymat et la perte des privilèges que procure la gestion d'un club.