Ce club active bien sous la tutelle de deux structures différentes. Un nouvel épisode est intervenu dimanche dernier dans la vie mouvementée du Mouloudia d'Alger. Du moins celle de sa section football qui active d'une manière autonome au contraire des 13 autres sections, toutes aussi performantes les unes que les autres et qui oeuvrent sous la bannière et l'aile protectrice de Sonatrach. Justement, le paradoxe est que pendant que les athlètes et dirigeants de ces 13 disciplines faisaient honneur au sigle de ce prestigieux club, ceux du football offraient à l'opinion publique l'image d'une section complètement déglinguée soumise aux desiderata de la rue. Cette histoire dure depuis plus de cinq années, depuis que l'association El Mouloudia a obtenu que sa gestion lui soit confiée. Nul ne contestera le fait que durant toute cette longue période, cette section s'est beaucoup plus illustrée par des esclandres que par de hauts faits d'armes ternissant, de la sorte, l'image de marque d'un club cher aux Algériens par la symbolique qu'il représente. La victoire finale en Coupe d'Algérie, la saison dernière, n'est qu'une goutte d'eau comparée à l'océan de scandales qui ont jalonné l'itinéraire d'une structure qui donne l'impression d'avancer la tête en bas. Dimanche dernier, donc, une réunion de l'association El Mouloudia a proposé une série de décisions en vue de rectifier le tir. Le problème est que ce n'est pas la première réunion de ce genre, d'où le risque de voir la crise se perpétuer en dépit des éléments nouveaux qui ont été introduits dans le conciliabule de dimanche dont la teneur n'a été divulguée, officiellement, que lundi après-midi. On aura, cependant, remarqué qu'a été convié Abdelkader Drif comme le stipule le communiqué qui nous a été adressé, mais qui parle d'absence de celui-ci en raison d'un déplacement à l'étranger pour des motifs professionnels. Par contre, deux anciens joueurs du club, Zoubir Bachi et Anwar Bachta, membres de la Fondation Braham Derriche, étaient,eux, bien présents. Comme étaient présents deux médecins, à savoir les professeurs Mohamed Tahmi et Mohamed Rachedi. Le premier a, pour lui, d'avoir été le président de la Fédération algérienne de handball et d'être un «fils» du club. Il a, de ce fait, de solides aptitudes en matière de gestion d'une association sportive. Le second reste l'un des plus fidèles et plus anciens responsables du Mouloudia. Au début des années 70, c'est grâce à lui et à ses frères que le vieux club algérois avait pu se doter d'une section de handball et ils l'avaient faite marcher avec 4 sous. L'un des grands absents, pour n'avoir pas été convié, à la réunion de dimanche, a été, sans conteste, Châabane Louanès, dont personne ne déniera ce qu'il a apporté à la section. Plus que par sa non-invitation, Louanès a été fortement déçu par les propos qu'aurait tenus à son encontre Rachid Marif, le président d'honneur d'El Mouloudia. «Franchement, je ne comprends pas ce qui lui a pris de s'en prendre à moi, nous a dit Louanès. Que me reproche-t-il? Que les gens me soient favorables? Il faut qu'il sache que le Mouloudia n'est pas sa propriété et qu'il n'a pas à en faire ce qu'il veut. La seule structure capable de se prononcer sur le devenir de ce club, c'est son assemblée générale. Comment ose-t-il dire que je suis partie prenante de la gestion du Dr Messaoudi? Je suis revenu au club comme membre de son comité directeur à la demande de Marif, en décembre 2005. J'ai aidé la section sans me mêler de leurs affaires de gestion et cela, il le sait. J'en suis reparti après la mise en place d'un directoire par la DJS juste après l'intersaison. Je trouve honteux de sa part qu'il en vienne à me citer et à me critiquer. Le moins que j'aurais pu attendre de lui, c'est qu'il prenne ma défense car il sait que j'ai essayé, selon mes moyens, de contribuer à la remise sur les rails de la section. Le voilà qui m'accuse d'avoir comploté contre le club, d'avoir payé des joueurs pour qu'ils lèvent le pied dans des matches et d'avoir poussé les supporters à aller assiéger la villa de Chéraga. Pendant qu'il y est, il n'a qu'à m'accuser des incidents du Nigeria qui ont jeté l'opprobre sur le club. Ce sont-là de graves accusations et je demanderai réparation. Qu'il sache que je ne me tairai pas. Il faudra qu'il explique pourquoi il s'érige en donneur de leçons et en maître du club alors qu'il en a démissionné. Sa lettre de démission est en ma possession». Et puis il y a cette histoire d'aigle à deux têtes, sachant que le Mouloudia est géré par deux instances, les 13 sections qui sont sous la coupe de Sonatrach et la section football que dirige le directoire placé par El Mouloudia. D'un point de vue légal, il y en un de trop et les gens d'El Mouloudia cherchent à récupérer le sigle. Une éventualité qui ne semble pas rencontrer d'opposition chez le président du MCA-Sonatrach, Mohamed Djouad qui indique: «C'est moi qui en a fait la proposition. Il faut revenir à l'histoire du club qui dit que s'il a été créé c'est pour que sa section football active. Les autres sections sont venues bien plus tard. Je n'ai, donc, aucune réticence à ce que le sigle soit remis à la section football. Seulement, les choses ne sont pas aussi simples. D'abord, ce n'est là que ma proposition. Le MCA a un propriétaire qui est la Sonatrach. Ce sont les dirigeants de l'entreprise qui sont habilités à se prononcer sur la question. En outre, si le sigle doit aller au football, il ne faudrait pas que cela aille contre les intérêts des autres sections de sports collectifs, étant entendu qu'elles, aussi, demanderont à ne pas être reléguées dans leurs championnats respectifs sous leur nouvelle appellation».