Le syndicat a présenté, par ailleurs, ses propositions relatives au statut particulier de l'enseignant. Les réformes éducatives ne sont pas préparées d'une manière scientifique. La critique vient du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte). «Les enseignants n'ont pas encore de méthodologie claire à suivre», estime le secrétaire général du Snte, Abdelkrim Boudjenah, lors d'une conférence de presse animée, hier. Selon lui, les moyens matériels et humains ne sont pas encore réunis pour réussir ces réformes. Pour lui, ce travail doit surtout se faire en coordination avec les enseignants. «Or, ces derniers ont été exclus», clame-t-il. Parlant des chiffres annoncés dernièrement par la tutelle sur les taux de réussite aux examens de fin d'année, M.Boudjenah s'est montré plutôt pessimiste. «On parle de seulement 45% de réussite au BEM. La tutelle estime que c'est un taux satisfaisant. Elle considère aussi que c'est le fruit de la réforme du secteur. Mais, nous sommes encore loin des résultats escomptés», se désole-t-il. De plus, de l'avis du représentant du Snte, l'évaluation des réformes ne peut se faire qu'en 2012. «Nous ne pouvons faire une évaluation qu'une fois toutes les années de la réforme des trois cycles d'enseignement mises en oeuvre. C'est à ce moment-là qu'on peut procéder à l'évaluation», lance encore le conférencier. Le chargé de l'organique au Snte, M.Djahid Hirèche, lui, parle d'une circulaire adressée aux établissements du primaire obligeant, selon ses dires, le passage de tous les élèves de 6e année à la 1re année moyen «sans prendre en compte leur capacité de réussite». Par ailleurs, les représentants syndicaux relèvent des lacunes dans la correction des examens. Pour le BEM, M.Boudjenah souligne que des enseignants qui n'ont pas assuré les cours de l'année de la réforme, à savoir la 4e année moyenne, ont été chargés de l'opération de correction. Il soulève également deux phénomènes qui prennent de l'ampleur ces dernières années: la fraude et l'agression des enseignants par les élèves. «Des cas nous ont été signalés dans différentes wilayas, notamment à Annaba et Adrar. Dans cette wilaya, un enseignant on lui a même kidnappé son fils», regrette le conférencier. Sur un autre registre, le syndicat a élaboré un document comportant une série de propositions relatives au statut particulier de l'enseignant de l'éducation. «Le Snte, dit-il, a entrepris d'étudier l'ordonnance portant statut général de la Fonction publique, depuis sa promulgation le 15 juillet 2006, et d'élaborer une méthodologie sur le mode de traitement du dossier relatif à ce statut en concertation avec la base à travers toutes les wilayas.» Parmi ces propositions: créer une institution de médecine de travail, garantir le droit de bénéficier des oeuvres sociales sans ségrégation, garantir le droit de grève, réorganiser le parcours professionnel de l'enseignant, la formulation. Il s'agit aussi de la sortie en retraite après 25 ans d'exercice pour les femmes et 28 ans pour les hommes, l'augmentation de la prime de rendement, et de l'allocation familiale. Il est également proposé l'instauration des primes de transport, de panier, de risques professionnels et de logement pour les enseignants qui ne bénéficient pas de logement de fonction.