Tension n Les syndicats autonomes de l'éducation nationale ne décolèrent toujours pas. La nouvelle grille des salaires et le statut particulier constituent un objet supplémentaire de protestation. Depuis 2003, ce secteur n'a pas cessé de connaître des mouvements de protestation et des grèves parfois de longue durée, comme celle déclenchée par le CLA en 2003 et qui a paralysé certains établissements durant trois mois. Cette année encore, les mêmes syndicats ont décidé de protester les 12 ,13 et 15 janvier en cours. Outre la nouvelle grille des salaires contestée à plus d'un titre, les représentants des enseignants estiment que le statut particulier ne répond nullement aux aspirations des travailleurs. «Nous ne sommes pas du tout satisfaits du statut particulier de l'enseignant. Sans aucune exagération, nous qualifions la nouvelle grille des salaires de supercherie», ont déclaré à l'unanimité les représentants de douze syndicats autonomes, lors d'une conférence de presse. Concernant les salaires, le secrétaire général du Snapest, Meziane Meriane, a estimé que «les pouvoirs publics n'ont fait aucun effort particulier, puisque les principales primes ont été diluées dans les salaires». Les propositions remises par les syndicats autonomes au ministère de tutelle, au mois de juin 2007, n'ont pas été prises en considération, ont déploré les syndicalistes du secteur. L'avant-projet de loi du statut particulier de l'enseignant, transmis par le premier responsable du secteur aux syndicats, «ne fait aucune référence au régime indemnitaire, ni à la classification des maladies professionnelles», selon les mêmes syndicalistes. Les syndicats autonomes déplorent également l'inexistence du droit au logement social pour les enseignants. «Nous craignons pour les acquis arrachés par les enseignants après un long combat», a déclaré l'orateur. De son côté, Abdelkrim Boudjenah, coordinateur du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte), a émis des réserves sur l'avant-projet du décret exécutif portant statut particulier des fonctionnaires de l'éducation nationale. Parmi les principales revendications du syndicat figure la révision de la nouvelle grille des salaires, car elle n'a pas traité certains problèmes contenus dans la précédente, telle la préférence des diplômés de certaines écoles supérieures au détriment d'autres écoles et instituts. Le Snte a, par ailleurs, sévèrement critiqué le point relatif aux sanctions des premier et deuxième degrés infligées aux enseignants allant jusqu'à la dégradation en cas d'absence des conseils, appelant à son changement. Rappelons que le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) a été le premier syndicat autonome à annoncer le mouvement de grève dans l'objectif d'interpeller les pouvoirs publics sur la plateforme de revendications élaborée en 2003 et qui s'articule notamment autour de la revalorisation des salaires et le départ à la retraite après 25 ans de service. Actuellement et à peine une dizaine de jours après la reprise, les lycées sont paralysés à l'appel du Cnapest. L'instabilité semble s'éterniser dans l'Ecole algérienne en pleine période de réforme du système éducatif ! Quel remède ?…