Plus de 5000 cas de toxico-infections alimentaires sont signalés chaque année. La saison estivale est entamée. Et à chaque saison son lot de malheurs. Les intoxications alimentaires constituent, dans ce contexte, le grand problème. Les plus grands taux de mortalités sont atteints durant les saisons estivales. Bien que des efforts importants soient fournis et que de nouvelles dispositions et mécanismes soient mis en place, 5000 à 6000 cas de toxico-infections alimentaires sont signalés annuellement depuis une dizaine d'années. Un chiffre qui pourrait être multiplié par 3 ou 4 du fait qu'il n'y a que les cas d'hospitalisation et de consultation médicale qui sont déclarés et notifiés par les services concernés. Plus de 40% de ces accidents ont lieu dans les milieux familiaux, lors des fêtes et autres occasions. Un circuit échappant, bien entendu, au contrôle des services compétents. Plus de 29% des cas signalés sont provoqués par les viandes et 24% par le couscous et les sauces avec lesquelles il est préparé. C'est dire l'ampleur des dégâts engendrés par l'ignorance ou le laisser-aller manifestés par le consommateur en ce qui concerne les produits alimentaires. Déjà, on annonce 20 cas de méningite à Khenchela, tous des enfants, causés par la consommation de produits périmés. Le ministère de la Santé a ouvert d'ailleurs une enquête dans ce sens. Les efforts de sensibilisation consentis par les responsables concernés demeurent en revanche en deçà des attentes. L'accroissement des activités du commerce informel complique davantage la tâche des contrôleurs. La direction de la concurrence et des prix (DCP) d'Alger recense, à elle seule, 98 marchés et plus de 4000 activités économiques, échappant au contrôle de l'Etat. Cette direction ne dispose que de 190 agents opérationnels pour contrôler 130.000 commerçants exerçant à Alger. Cette année, les services de cette direction ont déjà commencé la mise en application d'un programme spécial été. Ce dernier repose sur le contrôle hebdomadaire des locaux commerciaux au niveau des communes côtières. Le programme, lancé le 19 mai dernier, concerne les communes de Zéralda, Staouéli, Aïn Benian, Raïs Hamidou, Bologhine, Bab el Oued, Alger-Centre, Bordj el Kiffane, Bordj El Bahri, Aïn Taya, Al Marsa, Réghaïa et H'raoua. L'opération est confiée aux agents de contrôle des restaurants, des fast-foods, des cafétérias et des marchands de glace et de confiserie. Les agents de contrôle procèdent à l'inspection des équipements de conservation et de froid ainsi qu'au contrôle de l'hygiène, à l'intérieur comme à l'extérieur des locaux. Outre ce programme spécial, la direction du commerce a mis en place un plan d'action pour le contrôle des aliments, notamment les aliments périssables durant l'été. Ce plan touche en fait tous les secteurs y compris la production, la distribution, le détail et les prestations. Pour la production, le contrôle concerne les aliments de première nécessité tels les laitages, l'eau minérale, les boissons gazeuses, les glaces et confiserie. Le plan estival porte, entre autres, sur le contrôle des centres d'accueil, la lutte contre les maladies à transmission hydrique, outre le contrôle de la qualité de l'eau des camions citernes, des puits et des piscines. Toutes les infractions qui seront relevées par les agents de contrôle seront suivies de mesures strictes dont la mise sous scellés de locaux commerciaux, le retrait des papiers, la saisie et destruction des produits impropres à la consommation outre la rédaction de PV d'infractions. En 2006, dans le cadre de ses missions de contrôle, la DCP a fait état de 32.000 interventions, sanctionnées par 17.489 procès-verbaux, et ce, concernant le contrôle des pratiques commerciales, qualité et répression des fraudes. Il en ressort ainsi que plus de la moitié des «opérateurs» contrôlés étaient en infraction.