A chaque saison estivale, les services de contrôle et d'hygiène sont appelés à renforcer leurs actions. Les restaurants, les cafés, les pâtisseries, les boucheries, les différents commerces, notamment ceux de l'alimentation générale et les fast-foods, sont sous haute surveillance de la part des services communaux en charge du contrôle de la salubrité. Il s'agit d'éradiquer tout type d'irrespect et de négligence des normes d'hygiène alimentaire. Des produits périmés, une température d'huile de friture non conforme, une cuisine sale, une viande stockée dans de mauvaises conditions de congélation, tout doit être passé au peigne fin par les contrôleurs chargés de cette mission. Ces derniers mettent les bouchées doubles en été. Ils procèdent à une campagne intense ciblant les produits spécifiques à la saison. En effet, le nombre d'opérations de contrôle a atteint 900 000. Au cours de ces contrôles d'hygiène, 190 000 infractions ont été enregistrées et 100 000 procès-verbaux dressés. Près de 10 000 commerces sont fermés chaque année. Tel est le bilan fait par les responsables du ministère du Commerce. «Cela laisse supposer que nous nous retrouverons avec ces mêmes statistiques à la fin de l'année 2010», a affirmé récemment sur les ondes de la radio la responsable du contrôle de la qualité et de la répression de la fraude. Selon elle, les inspecteurs du contrôle de la qualité sont présents aux quatre coins du pays, leur souci majeur étant de protéger l'économie nationale et la santé des consommateurs. Dans ce sens, elle a précisé que 4 500 agents ont été déployés dans le cadre des programmes de contrôle et de prévention mis en place spécialement pour l'été et qui sont adaptés aux dysfonctionnements relevés sur le marché. D'autant qu'il s'agit d'«une action multisectorielle» focalisée en particulier sur les produits de large consommation en pareille période. L'indispensable intransigeance des agents de contrôle est mise en exergue, surtout qu'il s'agit de vies humaines à protéger. De ce fait, le renforcement du contrôle est lié à la spécificité de la saison et au mode de consommation de la population, très souvent orientée vers les produits facilement périssables. C'est en grande partie la raison pour laquelle les plans de contrôle du ministère du Commerce sont inscrits dans la stratégie globale d'intervention de ses services. La réduction du risque d'intoxication alimentaire, la sécurité du consommateur, l'information et la lutte contre la spéculation font partie des préoccupations du ministère pour lequel les nouvelles mesures en matière de régulation du marché ont permis d'améliorer les choses. La commune de Sidi M'hamed a tracé un programme rigoureux et spécial pour cette saison estivale. Il est composé de trois points principaux. Il s'agit de renforcer le contrôle sur les produits alimentaires afin d'éviter le danger des intoxications, de lutter contre les maladies à transmission hydrique et, enfin, d'éradiquer les animaux errants, les rats et les insectes.Durant cette même campagne estivale de contrôle tous azimuts, au niveau de la commune de Sidi M'hamed, plusieurs saisies ont été enregistrées : 1 000 kg de différentes viandes non consommables, 270 kg de divers produits alimentaires (boîtes de tomate concentrée, harissa et autres), 299 kg de biscuits, de chocolats et de confiseries périmées et 270 kg de pâtes. C'est ce qu'a révélé M. Mohamed Loutoula, chef du Bureau de santé et d'hygiène (BHC) de la commune de Sidi M'hamed, lors de notre déplacement au niveau de son bureau, à Alger. Rien que pour le premier trimestre de l'année en cours, la Direction du contrôle relevant de ladite APC effectue 130 à 140 interventions par jour. Ces opérations se sont soldées par la fermeture de neuf commerces entre restaurants, fast-foods, volaillers et autres. Au cours de leurs interventions effectuées, les contrôleurs d'hygiène prélèvent souvent des échantillons devant être analysés, a souligné le même responsable, notamment les contrôles hydriques afin d'éviter lesmaladies à transmission hydrique (MTH). Pour lui, l'objectif d'une telle campagne est d'inciter les propriétaires de ces commerces à effectuer les travaux de maintenance et d'entretien nécessaires avant la reprise de la double séance. Et cette action, selon lui, s'inscrit dans le cadre du programme ordinaire qui s'étale sur toute l'année et qui prend, à l'occasion de la saison estivale, une dimension plus importante vu la croissance de l'activité commerciale enregistrée, souvent accompagnée d'une montée en flèche du nombre de dépassements et de dérives. Par ailleurs, les pouvoirs publics envisagent de donner un nouveau souffle à cette activité et ce, en prenant de nouvelles mesures incitatives. Ainsi, selon M. Khaldi Taha Haydar, conseiller au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, toutes les communes du pays seront dotées de services d'hygiène et de prévention afin de lutter et d'éviter les maladies à transmission hydrique et les toxico-infections alimentaires collectives (TIAC). Cette mesure sera définie par le nouveau code communal. M. Khaldi Taha Haydar, qui est président du Comité national opérationnel de lutte contre les MTH, a souligné que l'objectif de cette initiative est de consolider les capacités préventives des collectivités locales, permettant aux présidents d'APC d'assumer pleinement leurs responsabilités. A titre de rappel, le ministère du Commerce a annoncé le recrutement de 7 000 contrôleurs. Et de signaler, par ailleurs, la nette diminution du nombre de MTH au niveau national, passant de 6 000 cas en 2000 à 90 cas en 2009. En revanche, le nombre des TIAC a augmenté, 40% de ces maladies étant contractées lors des fêtes familiales ou de restaurations collectives. Il y a lieu de signaler que durant l'été, le contrôle de l'hygiène devrait s'intensifier en raison d'une demande accrue des consommateurs, ce qui malheureusement n'est pas le cas. Au niveau de plusieurs Bureaux d'hygiène communaux (BCH), il nous a été signalé que c'est la période des congés. «Les responsables sont en congé, il faut revenir d'ici quelques jours», nous a-t-on appris au niveau des communes de Kouba, de Saïd Hamdine et de Beni Messous. N. B.