L'ex-président du club oranais indique qu'il est prêt à revenir aux affaires. Bien qu'il n'ait plus aucune fonction officielle dans un club, Kacem Elimam reste un personnage-clé du football algérien dont il est bon d'entendre ce qu'il a à dire. Sa truculence dans le verbe fait qu'il sait mieux que quiconque animer un débat et mettre l'assistance à l'aise. Il a surtout, la parole franche, celle qui ne tournoie pas autour de simples suppositions. Il va droit au but et assène des vérités au risque d'égratigner des gens. Lors de ce Forum, organisé par notre confrère Maracana, il a, bien sûr, eu l'occasion de parler de son club, le MCO mais aussi de la situation du football algérien lui qui se proclame «authentique militant du sport». Pour mieux se faire connaître, il a décrit son parcours indiquant qu'avant de devenir président du MCO, il avait longtemps crapahuté. «Ce que j'ai appris de la vie, c'est que pour devenir chef, il faut être né chef. On ne devient pas président d'un club comme ça. Il faut se forger dans le dur apprentissage de la vie. Pour ma part, j'ai passé toute une vie dans le football depuis la rue jusqu'à la présidence du MCO. Aujourd'hui, j'ai 68 ans et tant que je suis debout et que je peux rendre service au football algérien, je serai là». Il donnera, par ailleurs, un aperçu de son itinéraire, joueur du Mouloudia dans sa prime jeunesse puis ayant fait de la prison pour avoir milité pour l'indépendance du pays. «J'avais été condamné à 30 ans d'emprisonnement et on m'avait interné à la prison de Chlef. C'était un endroit qui disposait d'un vaste espace où l'ennui primait. Un jour, j'ai proposé au surveillant en chef d'organiser un tournoi de football. Vous voyez que même en prison, je m'investissais dans le sport». Pompier de formation (il est officier de cette corporation), Elimam est spécialiste de la plongée sous-marine, mais il est toujours resté près du sport. «On ne retrouvera plus notre génération de dirigeants, celle des Abdelkader Khalef, Dr Bencharif, Dr Hassani, Abdelkader Drif, Ferhat Balamane et tant d'autres. Nous oeuvrions pour nos clubs respectifs. Aujourd'hui, on a une génération de présidents de clubs qui ne pensent qu'à l'argent. Et encore si c'était leur propre argent, cela passerait. Non, ils utilisent l'argent de l'Etat pour faire des affaires et acheter des joueurs qui ne savent pas jouer. Ils cherchent aussi à se faire un nom grâce au football. Le drame, c'est qu'ils bénéficient de mansuétude de la part des pouvoirs publics qui ne les contrôlent pas. Aujourd'hui, l'argent est partout. J'ai été fonctionnaire pendant 30 ans et je n'ai jamais pu acheter un vélo. Trouvez vous normal qu'un simple fonctionnaire, d'aujourd'hui, puisse bâtir une villa?». Ce qui lui fait le plus mal, c'est que l'on n'investit pas dans la formation. «Au lieu de donner des centaines de millions à des joueurs sans valeur, ces dirigeants devraient penser à former. A mon époque, j'avais essayé de le faire. Tout était prêt pour la construction d'une centre de formation du MCO, mais on m'a bloqué. Chez nous, on n'aime pas ceux qui veulent travailler.» Concernant un éventuel retour à la tête du MCO, il fera rire l'assistance en affirmant: «Je ne reviendrais que s'il y a un tsunami qui déferle sur ce club. Les dirigeants actuels font du n'importe quoi. En tout cas, à chaque fois qu'ils ont mis à terre le Mouloudia, je suis revenu pour le remettre sur pied. Aujourd'hui, je défie quiconque de dire qu'il connaît ce club mieux que moi». A ce sujet, il révèlera qu'un projet d'un livre, sur le MCO est en cours. «Dans ma vie, j'ai toujours été un rebelle. Etant très jeune, j'étais le champion de l'école buissonnière d'Oran. Je n'ai donc pas les compétences pour écrire un livre, mais depuis des années, je n'ai jamais cessé de rédiger des notes. Je suis à la recherche de quelqu'un qui puisse remettre de l'ordre dans ces notes et pour écrire ce livre».