C'est une très grave affaire qui est venue éclabousser la discipline. Dans la lente descente aux enfers du football algérien, un nouveau palier a été franchi ce jeudi avec le non-déroulement du match qui devait opposer le MCOran au Nasr d'Hussein Dey à Sidi Bel Abbès. La cause n'a rien à voir avec une quelconque défection d'arbitre, de celle d'une des deux équipes, d'un envahissement de terrain par le public ou de conditions climatiques défavorables, c'est tout simplement le fait que le NAHD a trouvé...deux équipes du MCO à affronter. Non, ce n'est pas une blague car vous vous trouvez sur la planète du football algérien où on marche la tête en bas. Cette planète du football que Mohamed Raouraoua disait vouloir structurer mais, lequel par la force des choses, est obligé de composer sur fond de relents électoralistes. Du reste cette fédération de football gardera en elle d'avoir été celle qui nous a «pondu» un oeuf nommé «Leeckens», vous savez cet entraîneur belge qui était venu nous rendre notre grande équipe nationale en 3 ou 4 ans et qui nous a quittés en 6 mois après avoir passé plus de temps dans les avions et en Europe qu'en Algérie tout en ayant ramassé au passage le plus gros pactole jamais encaissé par un fonctionnaire en Algérie. La voilà, cette fédération, obligée d'ajouter à sa liste de bévues cette histoire grand-guignolesque du MCO à 2 têtes venu affronter le NAHD. L'on se demande si elle ne sera pas reprise un jour dans le Guinness book des records car on croit bien que c'est un cas unique dans les annales du football universel. Un cas qui a certainement traumatisé Hervé Revelli. Voilà un entraîneur qui a tout de même été avant-centre de l'équipe de France qui a évolué dans l'ASSI Etienne des années 70, auteur de quelques historiques exploits en coupe d'Europe des clubs champions. Il a dû se pincer plusieurs fois ce jeudi pour voir s'il n'était pas en train de rêver, de vivre un cauchemar. Imaginez un peu ce que ce monsieur ira raconter sur notre football, une fois rentré dans son pays. Tout simplement qu'il s'était retrouvé, un beau jour, dans un royaume de fous. Messieurs de la FAF et de la LNF, le mieux que vous ayez à faire est de vous faire tout petits car en aucun cas vous n'auriez dû cautionner une telle mascarade. En aucun cas vous n'auriez dû vous mêler du problème intra-MCO en allant jusqu'à délivrer des fac-similés de licences à Kacem Elimam (c'est lui qui le dit). Une fédération doit savoir prendre de la hauteur et ne pas se mêler des affaires internes d'un club. Prendre position pour Elimam, c'était envenimer les rapports avec Djebbari. On aurait préféré, du moment que cela sentait le roussi, que la FAF et la LNF prononcent le renvoi du match en attendant que tout rentre dans l'ordre et non prendre le risque de voir le MCO venir se donner en spectacle dans une mise en scène terriblement affligeante. Mais plus que la FAF, les regards doivent se tourner vers les responsables de la ville d'Oran, DJS y compris. Ce sont eux qui ont amené ce prestigieux club à cette lamentable situation. On rappellera, et nous l'avons déjà écrit récemment dans ces mêmes colonnes, que ni Djebbari ni Elimam ne sont éligibles pour devenir présidents du MCO. Nous mettons au défi n'importe quel responsable de dire le contraire de ce que nous affirmons puisque ni Djebbari ni Elimam lorsqu'ils avaient quitté le MCO, lors de mandats précédents, n'avaient présenté de bilan moral et financier. C'est la réglementation de la République algérienne qui leur interdit, de ce fait, de briguer un autre mandat. Pour l'exemple, on se souvient que lorsque Elimam avait quitté la dernière fois le MCO, il avait été accusé par son remplaçant, Djebbari, d'avoir camouflé les 450 millions de centimes qu'il venait de recevoir du CRB dans le cadre du transfert de Boukessassa. La réponse d'Elimam avait été ahurissante: «J'ai donné 70 millions à Boukessassa et le reste je l'ai utilisé pour rembourser des dettes du club». Oui, mais où étaient les preuves du remboursement de ces dettes? Les responsables oranais de l'époque n'avaient jamais réagi aux propos de l'ex-président du MCO. Et dire que c'est un club qui active avec des deniers publics, l'argent du contribuable. Ces responsables ont tout intérêt à revoir leur copie car ils ont permis au MCO de ternir l'image de leur ville et de leur région. Ils ont intérêt à voir s'il n'y aurait pas quelqu'un d'autre pour diriger ce club car ces histoires Elimam-Djebbari ont mis hors d'elle l'opinion publique. Quant à la FAF, si elle veut sauver la face, elle a cette marge de manoeuvre qui consiste à menacer de suspension pour un très long moment le futur président du MCO s'il venait à s'appeler Elimam ou Djebbari. Mais surtout, qu'elle ne touche pas à l'acquis du NAHD. Ce club n'a rien à voir dans le terrible mic-mac du jeudi. Il est venu, il a vu, il a attendu avec les arbitres et il n'a pas joué. La victoire par forfait lui revient de droit. Que la FAF et la LNF s'en tiennent à ce constat. C'est bien le mieux qu'elles puissent faire.