Cette ville, située à 10 kilomètres au nord-est du chef-lieu, a renoué, hier matin, avec la iolence. Dès les premières heures de la matinée, des jeunes se regrouperont au niveau de la place du centre-ville pour se diriger ensuite vers la brigade de gendarmerie. Un autre groupe, lui, s'occupera de bloquer les accès vers le chef-lieu de daïra sur la route reliant Bouira à Haïzer. Les collégiens et lycéens rejoindront les manifestants et attaqueront la brigade à coups de pierres. La riposte ne se fera pas attendre puisque tout Haïzer sera vite couvert d'une épaisse fumée dégagée par les grenades lacrymogènes. Un groupe d'émeutiers se dirigera vers le siège de la daïra où il exigera du premier responsable de lui remettre les urnes. Ces dernières ont été transférées dans une autre ville, puisque, selon toute vraisemblance, les manifestants ne trouveront qu'une dizaine de boîtes usées et dégradées. Entre 9h30 et 10h, alors que la bataille faisait rage entre les émeutiers et les gendarmes renforcés par une unité d'intervention dépêchée depuis Bouira, une source nous informera que le délégué de daïra des comités citoyens de Haïzer, Chaâbane Méziane, aurait été demandé par des policiers sur le lieu de son travail c'est-à-dire au lycée. C'est cette information qui accentuera la détermination des émeutiers qui menaceront de recourir à une violence plus accrue au cas où leur délégué viendrait à être arrêté. Vers 15h, les rues de Haïzer étaient toujours bloquées par des pneus en feu et la route y menant était barricadée. Les poteaux cassés, les plaques de signalisation routière arrachées dénotent l'acharnement des émeutiers à se faire entendre. Les édifices publics enregistreront quelques bris de verre. Sur place, des jeunes expriment leur volonté de ne pas céder jusqu'à l'application de la plate-forme d'El-Kseur et qu'aucune visite officielle ne sera permise sans la satisfaction des revendications, nous dira Chaâbane. Notons enfin que malgré la violence qui a dominé cette matinée aucun blessé sérieux n'est à signaler au niveau des hôpitaux de la région. Certains parlent toutefois du va-et-vient de l'ambulance des gendarmes entre la brigade attaquée et la caserne de la santé de Haïzer située à la sortie ouest de la ville. Signalons aussi que Haïzer, qui n'a plus connu d'émeutes depuis le moins de juin dernier, renoue avec la violence qui, selon certaines informations recueillies sur place, continuera dans les jours à venir. Rappelons que mercredi et jeudi, c'est la RN 5 qui a été obstruée partiellement au niveau de la localité de Taourirt. Le même scénario est signalé à Raffour où des jeunes ont dressé des barricades sur la RN 26 vers Béjaïa. Ce net regain de violence qu'aucun ne prévoyait même pas les délégués de la coordination des comités citoyens, vient semer le trouble et susciter l'inquiétude des citoyens qui craignent, avec l'approche du 30 mai date des élections, un second printemps: plus noir que le précédent.