Cinq ans après son lancement, le projet reste en butte à la non-disponibilité d'une assiette foncière pour sa concrétisation. Le projet de construction d'un orphelinat à Blida par l'association de bienfaisance Kafil El Yatim (le parrain de l'orphelin) tarde à voir le jour. Cinq ans après son lancement, le projet reste en butte à la disponibilité d'une assiette foncière pour sa concrétisation. Pourtant, à l'époque, les autorités locales, tout en saluant cette initiative, avaient promis de mettre à la disposition de l'association un terrain au niveau de Ouled Yaïch. Depuis, aucune suite, même si «plusieurs bienfaiteurs ont montré leur disponibilité à aider à sa construction» souligne, M.El Arbaoui, président de l'association. «Pourquoi ne pas solliciter nos bienfaiteurs et nos sociétés afin qu'ils contribuent à cette oeuvre utile et donner l'exemple?», s'interroge-t-il. En parallèle, le nombre d'orphelins, en quête d'une prise en charge, ne cesse d'augmenter. Le danger de la rue guette. D'après le prospectus qui nous a été remis, le projet de Dar El Yatim se veut être un centre de rayonnement et de promotion sociale pour les orphelins à travers, notamment l'éducation, la formation professionnelle et les études supérieures. Le centre devra abriter des ateliers de formation et de production, des salles pour l'enseignement, un centre de santé, une salle de conférences et une autre pour le sport, un restaurant, un dortoir pour 300 étudiants ainsi qu'une salle de réception. «La plupart des orphelins nécessiteux ont un problème de scolarité. Plus grave encore, certains d'entre eux pensent même au suicide, d'où l'urgence de les prendre en charge.» Par ailleurs, l'association Kafil El Yatim organise durant cette saison estivale des colonies de vacances au profit de 600 orphelins, filles et garçons, et dont l'âge oscille entre 8 et 12 ans. Le choix de cet été s'est porté sur la charmante localité balnéaire de Damous au niveau de la wilaya de Tipasa où une école primaire est mise à sa disposition pour une pension complète. La première session a déjà pris fin. «Nos vacanciers sont encadrés par des médecins et psychologues. Grâce aux âmes charitables, ils ne manquent de rien.», renchérit M.El Arbaoui. La prise en charge de ces orphelins reste l'apanage de bienfaiteurs. En notre présence, plusieurs se sont manifestés. Si certains font don de fruits et légumes, d'habits ou d'argent, la présence sur les lieux de Hadja Saloua, star nationale de la chanson, pour s'enquérir, comme d'habitude, de la situation des orphelins, fait chaud au coeur. «J'ai vécu ma vie et j'ai chanté pour les grands de ce monde en sillonnant plusieurs pays de la planète. Toutefois, rien ne vaut une action de bienfaisance et de charité», dira-t-elle d'un air triste et fatigué, elle qui fait face à des ennuis de santé. Cependant, en dépit des SOS lancés, l'entraide demeure timide. La rentrée scolaire et ses trousseaux, le mois de Ramadhan et ses couffins et tout de suite après l'Aïd et ses vêtements neufs, et ce, en dehors des fêtes de l'Achoura, l'Aïd EI Adha ainsi qu'El Mawlid Ennabaoui Echarif pointent, d'ores et déjà, à l'horizon. Ce sont en tout, selon le recensement de 2006 de Kafil El Yatim, 3200 familles nécessiteuses et 12.175 orphelins à travers le territoire de la wilaya, qui guettent un geste de bienfaisance. Les séquelles du terrorisme sont toujours présentes. «On ne fait pas de ségrégation, qu'ils soient victimes de terrorisme ou pas, toute personne ou famille dans le besoin est prise en charge par nos services dans la mesure du possible», affirme M.El Arbaoui. Et de préciser que son association prend en charge l'enfant jusqu'à la fin de ses études universitaires ou celles relatives à une formation professionnelle tout en essayant de l'intégrer dans la vie socioprofessionnelle. Noble geste à méditer.