Les travaux entrant dans le cadre de la pose des canalisations de la station de dessalement du Hamma s'éternisent. Inexplicable. Lamentables sont les routes de la commune de Kouba. Les travaux de réfection qu'a subi le tronçon reliant les deux quartiers Panorama à l'Oasis sont renvoyés à maintes reprises aux calendes grecques. Les travaux sont à la traîne. Entamés au mois de novembre 2006, semble-t-il, ils ne connaîtront jamais le bout du tunnel. Les citoyens sont à bout de nerfs. Les automobilistes ne savent plus à quel saint se vouer. C'est l'anarchie. Une pagaille qui accentue les souffrances des conducteurs. Le tronçon sus-cité passe par le lieu dit Calvaire, le vrai bien entendu. Le constat est préoccupant. Une route de cinq mètres de large, déjà insuffisante à une circulation normale, est scindée en deux voies. Le trafic est perturbé. Saturation. C'est la loi du plus fort. Au fil des jours, à la veille du mois sacré du Ramadhan où la prudence est mise de côté, des injures s'échangent entre les automobilistes et les responsables des travaux. Ces derniers estiment que la pose des canalisations de la station de dessalement du Hamma s'effectue dans les normes. Des explications qui n'ont pas convaincu les chauffeurs, notamment les chauffeurs de taxi, appelés à faire le chemin plusieurs fois par jour. Même les riverains en sont pénalisés. Ils sont dérangés par le vrombissement des engins appartenant aux entreprises exerçant durant la nuit. «On nous empêche de fermer les yeux. On reste éveillés jusqu'à des heures tardives de la nuit. C'est inadmissible», se désole un habitant du quartier Panorama. «Si auparavant, ce sont les chauffeurs qui imposent leur diktat, la donne a changé. Ces conducteurs vivent l'enfer des mois durant», explique un responsable d'une boutique. Qui est derrière tout ce retard? Quel rôle jouent les autorités concernées qui brillent, une fois de plus, par leur mutisme? Lors d'un déplacement au cours de la journée d'hier, un fonctionnaire, sous le couvert de l'anonymat, appartenant à l'entreprise Etuhp Mennani, sous-traitante de l'entreprise italienne Astaldi, assurant les travaux depuis 9 mois, impute ce retard aux entreprises qui sont chargées de la réfection du même tronçon durant les années précédentes. «On travaillait à l'aveuglette. Aucune étude n'a été faite» a-t-il martelé. «La raison est simple. Ces entreprises ont lésiné en moyens matériels. Est-il concevable qu'un tel projet se fasse à base d'une seule rétrochargeuse?» demande le fonctionnaire. A midi précises, on a pu rencontrer le directeur du projet M.Berkache Tahar. Sans aller par trente six chemins, ce responsable nous a fait savoir que les travaux ont débuté précisément le 22 novembre 2006. Leur délai contractuel est de six mois. Du retard! Que du retard. Une justification pour éclairer ce dysfonctionnement? Le responsable de la société Etuhp Mennani estime que le projet en lui-même est difficile. «Notre travail dans le milieu urbain nous rend la tâche très ardue. Si les normes sont été appliquées, ce tronçon serait fermé jusqu'à ce que les travaux soient achevés.» a-t-il argumenté. Le milieu urbain est-il l'unique raison qui justifie tout le retard accusé? A cette question, notre interlocuteur estime que le diamètre de 900 millimètres creusé par une autre entreprise, dont on ne veut pas donner le nom, y est pour beaucoup dans ce calvaire qui risque de durer longtemps. En sus, M.Berkache Tahar accuse l'entrepreneur qui a posé les anciens réseaux souterrains, téléphoniques et électriques. Autre problème qui constitue l'épine dorsale de ce chemin de croix. «Aucune étude n'a été disponible. Il n'y avait aucun tracé des anciennes conduites», accuse-t-il. En outre, quelques jours après la pose de la dernière couche de bitume, des fuites d'eau ont apparu. Des fuites que le responsable de l'entreprise chargée de la réalisation du projet qualifie de «normales». «On fait une réfection partielle, à notre compte, pour effectuer des essais mais aussi pour libérer temporairement la route.» poursuit-il. Inévitable, cette période expérimentale permet de détecter les fuites existantes et passer ensuite à une autre étape celle de leur réparation afin d'obtenir des résultats positifs. Interrogé sur la pose finale du bitume, M.Bektache juge qu'à partir d'aujourd'hui la route retrouvera son état d'antan. Une première phase des essais a, faut-il le préciser, commencé depuis une dizaine de jours, ajoute notre interlocuteur. «Il nous faut une période de 12 jours pour réparer la fuite. Mais jusqu'à présent, aucune n'a été signalée» a-t-il rajouté. M.Benbouaziz, chargé de la communication au ministère des Ressources en eau a estimé que la station de dessalement d'eau d'El Hamma, à laquelle est relié le tronçon sus-cité, va injecter 200.000 m3 par jour sur les réseaux en eau potable. La période d'essai, qui s'effectuera à partir de cette station, aura lieu, selon M.Benbouaziz, à la fin du mois en cours. M.Bektache, responsable au niveau du département du ministère des Ressources en eau a précisé qu'on ne saurait savoir si les travaux accomplis ne présentent de fuites qu'après les essais qui se feront à la station d'El Hamma. Des promesses et des assurances que les citoyens ne veulent aucunement entendre de cette oreille. «Ils nous ont habitués à ce genre de choses, ils promettent mais ne tiennent jamais leurs promesses» ont-ils clamé comme un seul homme.