La rentrée scolaire des personnes handicapées admises dans des établissements spécialisés et le début du mois sacré de Ramadhan, deux événements nécessitant des dépenses colossales. Le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, en est bien conscient. Rassurant, comme à l'accoutumée, il a promis monts et merveilles pour ces deux dates phares, lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier au Centre national de formation des personnes handicapées physiques (Cnfphp) Khemisti à Tipaza. «En sus des 450 restaurants du coeur qui seront ouverts cette année, nous distribuerons 1,2 million de couffins au profit des personnes nécessiteuses», a-t-il déclaré. En sus du trousseau scolaire et des 2000 DA octroyés chaque année aux familles nécessiteuses, une somme de 5000 DA leur sera attribuée. «Nombreux sont ces fonctionnaires qui, faute d'un salaire adéquat honorable, n'arrivent pas à répondre aux dépenses de ce mois sacré», a laissé entendre Ould Abbès faisant allusion à la hausse des salaires qui traîne toujours. Les défis, semble-t-il, ne font pas peur au ministre. Chiffres à l'appui, le conférencier a précisé qu'une enveloppe financière de 6 milliards de dinars a été dégagée pour venir en aide à ces handicapés admis dans des centres spécialisés. Ils sont 200.000 enfants inscrits dans des centres d'éducation et d'enseignement spécialisé à en bénéficier. L'Algérie, à se fier aux propos de notre interlocuteur, avance à pas de géant quant à la prise en charge de cette frange vulnérable de la société. Les 144 établissements accueillant 12.802 enfants auxquels s'ajoutent 119 centres financés par l'Etat et gérés par des associations sont le meilleur exemple illustrant le parcours accompli. L'autre satisfaction est représentée par les résultats obtenus par ces écoliers scolarisés. 104 d'entre eux, amoindris physiquement, ont réussi par l'examen du baccalauréat. Preuves à l'appui, le ministre de la Solidarité a affirmé que le Prix reçu récemment par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, n'est qu'une reconnaissance des autres pays arabes pour les grands pas effectués par l'Algérie. Désormais, un prix portant le nom du président algérien sera décerné à tout pays qui fait preuve de créativité afin d'améliorer les droits des personnes handicapées, poursuit l'orateur. «Le Président qui a signé un décret il y a deux jours, nous a recommandé d'assumer une meilleure protection de cette frange», a expliqué Ould Abbès. Une autre enveloppe de l'ordre de 84 millions de dinars a été allouée. Des montants que le ministre n'hésite pas à qualifier de conséquents. La prise en charge de cette frange vulnérable de la société concernera-t-elle des conventions signées avec d'autres pays? «Notre expérience en matière de prise en charge éducationnelle des enfants non-voyants, à titre d'exemple, a été reprise au Liban et dans la République arabe sahraouie démocratique (Rasd)», a expliqué le ministre. Et d'ajouter qu'une convention de coopération a été récemment signée entre des centres locaux et ceux de Marseille, de Paris et de Lyon. C'est un échange entre les experts, a-t-il poursuivi. D'ailleurs, rappelons-le, 30 experts ont visité l'Algérie en avril 2007 pour féliciter nos responsables du travail accompli. Dans un autre contexte, le ministre a souligné qu'une autre nouveauté est de mise: il s'agit du financement, pour la première fois, des comités du Croisant-Rouge algérien issus des 48 wilayas appelés à redoubler d'efforts pour ce combat entamé depuis près d'une décennie.