photo :Zoheïr Par Abderrahmane Semmar Pour la dixième année consécutive, l'opération Solidarité Ramadhan sera lancée dès la semaine prochaine en direction de nombreuses familles nécessiteuses, lesquelles vivent de graves difficultés financières et peinent à couvrir leurs besoins élémentaires pour passer sereinement le mois sacré du Ramadhan et faire face à ses dépenses onéreuses. Fort heureusement, la solidarité sera au rendez-vous pendant ce mois avec la distribution annoncée de plus 1,7 million de couffins. C'est du moins ce que M. Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité, de la Famille et de Communauté nationale établie à l'étranger, a révélé hier en insistant que cette opération ne peut en aucun cas «se substituer aux revenus de la famille car elle ne constitue qu'un appoint aux dépenses du Ramadhan». Cependant, cet appoint est une aide incontournable sans laquelle plus de 1,2 million de familles algériennes ne pourront guère s'en sortir face à la cherté de la vie malheureusement inhérente à ce mois de piété. Le chiffre est effrayant, mais ô combien révélateur sur les dimensions dramatiques que la pauvreté est en train de prendre dans notre pays. Un phénomène à prendre très au sérieux. Et pour satisfaire les besoins de ces familles nécessiteuses, une commission nationale intersectorielle a été installée et ce pour diriger le programme de l'opération solidarité Ramadhan et ses multiples actions. A ce sujet, il est à signaler que plus de 1,7 million de couffins, contenant de la semoule, des pâtes vermicelles, de l'huile, de la farine, du concentré de tomate, du sucre, des pois chiches, du riz, d'une valeur estimée à 5 000 DA, seront distribués à travers le territoire national. Quant aux repas, il est prévu la distribution de près de 6,3 millions de repas dans 600 restaurants qui seront ouverts dans les 48 wilayas. Pour cette année, l'Etat affirme consacrer près de 3 milliards de dinars pour financer les actions de solidarité à travers tout le territoire national. Dans ce budget, la contribution des APC est de l'ordre de 66,50%. Les APW participent à hauteur de 24,05% alors que le département d'Ould Abbès ne contribue dans cette opération qu'avec 143 millions de DA, à savoir 4,91%. A une question sur les déboires des communes déficitaires et leur incapacité à prendre en charge les nécessiteux locaux, Djamel Ould Abbès s'est montré rassurant en expliquant que le fonds spécial des collectivités locales, du ministère de l'Intérieur, viendra à leur aide. Sur un autre chapitre, le ministre a déclaré que toutes les dispositions ont été prises en vue du bon déroulement de l'action de solidarité nationale durant le mois sacré du Ramadhan en Algérie. Ainsi, des commissions de wilaya devront identifier les lieux de restauration, assurer l'opération de distribution des denrées alimentaires et l'identification des lieux de stockage. Le ministre a d'ailleurs insisté sur la nécessité de «préserver la dignité du citoyen et consacrer le principe d'égalité des chances, notamment en ce mois de piété». Pour ce faire, le comité national de solidarité aura pour mission de veiller au bon déroulement de l'opération, préparer et actualiser les données, évaluer les actions caritatives et déterminer et classer les catégories nécessiteuses à travers les différentes wilayas. Enfin, concernant la complaisance des certificats de conformité des restaurants d'Errahma observée à maintes reprises dans de nombreuses communes, Djamel Ould Abbès a averti qu'il n'hésitera pas à fermer des restaurants non-conformes. Par ailleurs, «le prosélytisme religieux et toute manipulation politicienne sont bannis lors de ce mois sacré», a prévenu encore le ministre en dénonçant les associations caritatives religieuses qui transforment le Ramadhan en un fonds de commerce, courant ainsi derrière toutes les subventions en prétextant un besoin de financement des actions de solidarité. Reste à savoir si sur le terrain l'argent débloqué arrivera réellement entre les mains des personnes nécessiteuses.