Il écumait la région allant de Draâ El-Mizan à Boumerdès. La brigade de la BMPJ de Tizi Gheniff a, au cours d'une embuscade tendue dans la nuit de samedi à dimanche, vers 22h, entre la forêt de Boumahni et le lieudit Laâbid dans la commune d'Aïn Zaouia (Draâ El-Mizan), abattu 3 terroristes, le quatrième, blessé, a réussi à s'enfuir. Les policiers ont récupéré 2 kalachnikovs et 1 Simonov. Parmi les terroristes abattus, l'émir Hadj Ali a pu être identifié, alors que pour les deux autres cadavres, l'identification est actuellement en cours à la morgue de l'hôpital de Draâ El-Mizan. L'émir Hadj Ali, la trentaine, était originaire de la commune de Frikat (Draâ El-Mizan). Fils d'un ancien moudjahid, il a eu une scolarité perturbée avant de se retrouver «garçon» de restaurant. Fréquentant les militants du parti dissous, à l'époque où ils tenaient le «haut du pavé», Hadj Ali, selon les gens de Draâ El-Mizan, avait un caractère assez «réservé». C'est l'émir Baïche, actuellement en prison à Tizi Ouzou, qui l'aurait entraîné dans l'action violente. Recherché depuis 1994, il entre dans la clandestinité et rejoint l'AIS. Près de l'émir Baïche, il a joué le rôle de «conseiller». Ce n'est qu'après la «reddition» en 1997, de l'émir Baïche, condamné par une faction rivale, que Hadj Ali prend le titre d'émir. Son «action», qui s'étend depuis Draâ El-Mizan jusque dans la wilaya de Boumerdès, est émaillée de plusieurs attentats visant les forces de sécurité, comme on prête à ses adeptes de nouveaux faux barrages et de nombreuses descentes dans les bars et hôtels de la région de Boghni, Draâ El-Mizan et Tizi Gheniff. L'émir Hadj Ali tenait, lors de ses actions, un discours où il s'appliquait à expliquer aux populations le sens de son «combat». Ainsi, et à plusieurs reprises, notamment dans de faux barrages, après un «sermon» aux citoyens apeurés, il affirmait toujours son envie d'«épargner les civils», car selon lui son «objectif est d'abattre les taghouts». Selon des sources, Hadj Ali s'inspirait de l'émir Mouffok, lui aussi du Gspc, abattu l'an dernier, du côté de Bouira. Cette «attitude» serait choisie par Hadj Ali afin de pouvoir... durer. En fait, des sources sécuritaires officielles, affirment que «les troupes de l'émir se résument à quelques éléments d'une extrême mobilité». Sachant que les populations de Kabylie sont loin de partager les visions intégristes, Hadj Ali et ses sbires faisaient tout de même attention à ne pas provoquer l'ire de la population. Comme il y a lieu de souligner que les forces de l'ordre ont, depuis un certain temps, repris l'initiative sur le terrain. C'est ainsi que le CW 128, Tizi Ouzou, Boghni, est actuellement sécurisé avec l'implantation d'un barrage permanent au lieu dit, le Tléta, carrefour entre le CW 128 et la RN 25, ainsi que d'un poste avancé au niveau du lieu dit Le Pont noir, à environ 5 km avant Boghni. Les brigades de police judiciaire installées à Boghni et à Tizi Gheniff ont, de leur côté, développé un remarquable travail sur le terrain. Enfin, et pour en revenir à l'embuscade de samedi, nous avons appris que lors des échanges de tirs, un brigadier de la BMPJ a trouvé la mort.