L'association Chrysalide a entamé sa rentrée vendredi dernier par l'habituelle Nuit du court métrage international, et ce avec de prestigieux noms de réalisateurs... Vendredi soir à Riadh El Feth. Un soir comme les autres, ou presque. 20h45, il y a déjà du monde dehors. Pas trop de fréquentation dans les salles, nous indique-t-on. Le Ramadhan, à Riadh El Feth, ce sont soirées chaâbie, andalouse, hawzie entrecoupées de projections téléfilms, en avant-première, à l'occasion de «Alger capitale de la culture arabe». A l'agora de Riadh El Feth s'est ouvert vendredi la semaine culturelle de la wilaya de Boumerdès en présence de la ministre de la Culture. Les badauds agglutinés sur les balcons, assistaient tranquillement à cette cérémonie. Au programme, une pièce de théâtre, des artistes et des poètes de la région ainsi qu'une chorale d'enfants...A côté, des expositions en tous genres égayaient les espaces de Riadh El Feth. Ce soir, l'Agora accueille l'épopée de Lala Fatma N'Soumer du dramaturge Amr Fatmouche. Pas loin de là, la salle Ibn Zeydoun rendait vendredi soir un hommage à El Badji, avec le chanteur Sid-Ali Lakam. Mais notre attention se portait plutôt vers la filmothèque Mohamed Zinet où l'association Chrysalide entamait sa rentrée par l'habituelle Nuit du court métrage international, baptisée: ´´Faisons court #3´´. Le public présent a pu se délecter de trois heures de courts métrages entre fictions, documentaires, films expérimentaux, animation et films d'art...On citera, entre autres, des courts de Varda, Bunuel, Jarmusch, Svankmajer, Topor, Klapisch, Pasolini, Kounen, Lynch, Quay brothers, Karmann. On découvrira notamment Orson Wells et Iggy Pop comme vous ne les avez jamais vus! En noir et blanc ou en couleurs, à base de photos ou de pâte à modeler, des images saisissantes, parfois drôles, émouvantes, poétiques, dépeignant le monde avec lyrisme, tantôt avec cruauté, tantôt avec réalisme fantaisiste ou surréalisme suranné mais touchant. Ces courts ont bien su capter l'attention du public qui en est sorti silencieux, presque méditatif devant ces belles images, courtes certes, mais intenses auxquelles il lui a été donné de voir. Témoignages d'une époque révolue de la bataille de Diên Biên Phu à la Seconde Guerre mondiale, à des courants idéologiques comme le marxisme, en passant par des faits plus récents comme le 11 septembre, ces courts ont évoqué à notre mémoire un pan de notre passé tout en révélant aussi le grand tournant esthétique qui nous a permis de replonger avec plaisir au coeur de ces lumières et couleurs, relevant parfois du pop art ou encore déclinées en petites histoires recomposées comme des morceaux d'un tableau surréaliste. Ce choix de réalisateurs, méticuleux, a en effet participé ainsi au succès de cette soirée ramadhanesque, où thé et gâteaux ont été servis aux convives au moment de la pause. Après l'Aïd, c'est place aux films de la nouvelle génération de réalisateurs algériens. Au programme, le 19 octobre, carte blanche à Mokrane Mariche qui présentera son film 10 ans déjà, suivi d'un long métrage de son choix puis débat. Le 26 octobre, Tarik Teguia sera présent avec son film, Roma wala n'touma, pour une soirée qui s'annonce prometteuse. Le 25 octobre, Salim Aggar présentera, quant à lui, son film Ça tourne à Alger. Une nouvelle carte blanche sera donnée le 2 novembre à Abdennour Zahzah, avant de se lancer dans un cycle consacré au réalisateur iranien Abbas Kiarostami du 8 au 22 novembre et au jeune cinéma syrien du 6 au 27 décembre. Un bon programme en somme.