Les investisseurs occidentaux ne se bousculent pas sur la place d'Alger. Selon des informations rapportées par le site d'information en ligne Tout sur l'Algérie «Huit PME, issues de la Région Lorraine (est de la France) ont annulé des déplacements professionnels de leurs cadres dans différentes régions du pays depuis le début du Ramadhan.» Et d'ajouter que ces annulations «interviennent quelques jours après celles décidées par le groupe français de luxe Lvmh». Toutefois, les raisons de l'annulation de ces visites n'on pas été clairement explicitées. A en croire le site TSA, le groupe Lvmh avait décidé, au lendemain de l'attentat de Lakhdaria contre un convoi de la société Razel, «de suspendre les déplacements de ses cadres en Algérie». D'autres entreprises françaises, annonce-t-on également de même source, auraient discrètement réduit ou annulé les missions de leurs cadres en Algérie. Par ailleurs, «les voyageurs réguliers des lignes aériennes entre Paris et Alger ont constaté ces derniers jours une baisse de fréquentation dans les avions». Vrai ou faux? L'essentiel est que ces interprétations faussent carrément la piste menant à la résolution d'une équation démystifiée d'avance. Autrement dit, connaissant le patronat français, ses hésitations datent de l'ère de la pierre taillée. En outre, en l'absence d'une confirmation de ces annulations, ce serait un jeu à cartes brouillées qui risque de replacer l'Algérie dans un embargo, un objectif tenté vainement par le terrorisme pendant toute une décennie. Veut-on isoler à nouveau l'Algérie? Pour le moment, il n'existe aucune information attestant l'hypothèse selon laquelle ces annulations sont directement liées à la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays. Et, hormis le groupe Michelin, dont le rapatriement se limite uniquement aux familles des cadres, aucune entreprise française n'a annoncé officiellement des départs de ses employés d'Algérie. «Depuis le début du Ramadhan, plusieurs expatriés ont certes quitté l'Algérie et certains ont fait partir seulement leurs familles. C'est une chose tout à fait normale en cette période. Beaucoup de ressortissants étrangers préfèrent aller le passer dans un pays non musulman. Du coup, nous ne savons pas si ces départs sont directement liés aux récentes menaces d'Al Qaîda contre les Français. Il faudra attendre quelques jours après la fin du Ramadhan pour avoir une idée précise de la situation», a estimé une source proche des milieux d'affaires français en Algérie, indique encore le site en ligne «Tout sur l'Algérie». Le patronat algérien, contacté hier par nos soins, reste attentif à ce genre d'informations, voire même de position. Boualem M'rakech, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP) explique que l'annulation du déplacement des PME françaises en Algérie -si l'information s'avère crédible-, ne peut être justifiée par des motifs d'ordre sécuritaire. «Concernant le terrorisme, il existe de plus grands foyers en Europe, aux USA, en Asie et en Afrique. Les opérateurs économiques engagés dans des chantiers et des réalisations le savent aisément et ils sont conscients du prix déjà payé pendant les années 90 qui sont en net décalage avec la situation actuelle», soutient encore Boualem M'rakech. Notre interlocuteur croit aussi que «le terrorisme abject veut porter atteinte au développement économique et social en isolant l'Algérie de la globalisation qui régit toute relation à travers le monde».