Le seuil des 100 dollars paraît désormais bien proche. Le pétrole atteint pour la première fois les 90 dollars le baril. En moins d'une semaine, les cours de l'or noir ont pris plus de 12,5% et ont augmenté de quasiment 50% en un an à New York. Cette flambée des prix a été provoquée par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et la précarité des approvisionnements mondiaux avant l'hiver. Aussi, les opérateurs sont inquiets de possibles pénuries de pétrole au quatrième semestre, période où la consommation de produits de chauffage atteindra son pic. L'autre raison avancée concerne la baisse de 4% des stocks américains de brut et de 7% de ceux de produits distillés (qui incluent le diesel et le fioul de chauffage). S'ajoute à cela le constat de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui souligne que les stocks pétroliers des pays de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (Ocde) sont à des niveaux précaires. Pour Jeffrey Rubin, chef économiste à la CIBC World Market, la demande de brut évolue plus fortement que l'offre, c'est ce qui entraîne la montée des prix. Pour sa part, le secrétaire général de l'Opep, Abdallah Salem El Badri, a déclaré mardi que le marché était très bien approvisionné, rejetant ainsi les appels des pays consommateurs à une hausse de la production. L'Opep, faut-il le rappeler, a été accusée par les Américains de manipuler les prix du pétrole. Les Américains sont en train de préparer une loi leur permettant de poursuivre en justice cette organisation pour gonflement des prix. Serein face aux menaces des Américains, le secrétaire général de cette organisation, Abdallah El Badri, avait émis des doutes sur l'efficacité de cette loi en préparation. «Si l'objectif est de réduire les prix, cet objectif ne sera pas atteint», avait-il dit. En fait, nous assistons, depuis plusieurs mois, à une envolée spectaculaire du prix de pétrole, qui va de record en record. En quatre ans, les prix du pétrole ont plus que doublé. Passé de 30 dollars en 2003, 50 dollars en 2004, 70 dollars en 2005, et 90 dollars en 2007, le baril d'or noir pourrait atteindre 100 dollars en 2008, selon un scénario avancé par certains analystes. Cette envolée a un impact direct sur le prix de l'essence à la pompe, le prix des billets d'avion et plus généralement alourdira la facture énergétique des pays consommateurs, qui ont pour seul avantage de payer le baril en dollars, qui ne cesse de baisser. Par la voix du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, l'Algérie estime que les prix du pétrole resteront élevés pendant l'année 2007 en raison de la croissance continue de la demande mondiale. D'ailleurs, le ministre de l'Energie aura à expliquer davantage les raisons de cette hausse, et ce aujourd'hui à l'occasion de son passage au forum d'El Moudjahid.