Cette flambée constitue une aubaine pour l'Algérie en vue de conforter son embellie financière. Les prix de l'or noir ne cessent de surprendre le marché international. Un nouveau record a été enregistré ce week-end. Les prix ont dépassé le seuil des 75 dollars le baril. C'est la deuxième flambée spectaculaire du genre en l'espace d'une semaine seulement. Ce qui confirme, bien entendu, les thèses des spécialistes soulignant que l'ère du pétrole moins cher est révolue. Cette éventuelle hausse est provoquée par la forte demande mondiale et l'instabilité géopolitique illustrée par les dossiers nucléaires iranien et nord-coréen. A New York, le baril a grimpé vendredi dernier jusqu'à 75,78 dollars, son plus haut niveau depuis le début de sa cotation en 1983. Ce n'est pas tout. Les prix risquent de grimper encore plus haut dans le cas où l'Iran refuserait de coopérer avec les grandes puissances, en échange de la suspension de ses activités d'enrichissement d'uranium. Ce pays, faut-il le rappeler, est le quatrième producteur mondial de pétrole avec une production de 4 millions de barils par jour. L'autre facteur, qui risque de mettre en effervescence les cours du pétrole, est l'escalade de tension en Corée du Nord. Tous ces paramètres géopolitiques laissent croire que la hausse des prix va poursuivre son chemin pour atteindre des degrés impressionnants. Ce «spectre», qui ne cesse de montrer ses griffes, continue de faire la joie des pays producteurs. Cette augmentation constitue pour eux une aubaine pour accroître leurs revenus. La preuve est là. La sécurité financière de l'Algérie s'est renforcée de plus en plus ces derniers temps. Grâce à la flambée des prix du pétrole, les réserves de change ont atteint, à fin mai dernier, un nouveau record, soit plus de 66 milliards de dollars, un niveau jamais enregistré dans l'histoire de l'économie nationale. Alors qu'elles étaient estimées en décembre 2005 à 56 milliards de dollars, elles ont gagné dix points durant le premier semestre de l'année en cours. Avec la flambée des prix du brut, il est attendu que les réserves dépassent le seuil de 80 milliards de dollars durant le second semestre de l'année. Les réserves actuelles de change, équivalant à plus de trois années d'importation, serviront, selon les dernières déclarations du ministre des Finances devant l'APN, à constituer un «matelas de devises» en vue d'assurer la sécurité financière du pays contre les effets d'un choc extérieur tel qu'une brusque chute des cours du pétrole. Soutenu par cette embellie financière, l'Etat se sent très à l'aise et pourra achever confortablement le programme de soutien à la relance économique. Sur ce plan justement, des budgets faramineux ont été débloqués pour mener à terme les grands chantiers tels que ceux de l'autoroute Est-Ouest et le métro d'Alger ainsi que le programme du million de logements. Un autre effet important de cette manne pétrolière, est l'augmentation des salaires de la Fonction publique. Le travailleur a enfin pu bénéficier de la rente pétrolière. Celle-ci, il faut le reconnaître, a beaucoup réconforté l'Etat, allant dans le sens d'une amélioration du pouvoir d'achat des citoyens. En outre, le gouvernement semble avoir cette fois-ci, tiré une bonne leçon du choc pétrolier de 86, qui a entraîné le pays dans une spirale d'endettement. Il tente aujourd'hui de se débarrasser de sa dette extérieure. Le grand argentier du pays, M.Medelci s'est engagé à ramener cette dette à moins de 5 milliards de dollars d'ici la fin de l'année. Depuis la signature de l'accord multilatéral le 11 mai dernier à Paris portant sur le remboursement anticipé de la dette, l'Algérie a conclu déjà treize accords bilatéraux. Le prochain accord de remboursement par anticipation sera signé avec la Suisse le 15 juillet alors que l'accord avec le Japon devra être conclu à la fin du même mois. Concernant l'Allemagne, les discussions sont en cours pour le choix de l'échéance de paiement par anticipation de cette dette évaluée à 763 millions de dollars.