Les cours du pétrole ont franchi pour la première fois, vendredi, la barre des 90 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord a atteint 89 dollars alors que le brut léger américain a atteint 92 dollars. Beaucoup d'analystes évoquent les vrais responsables de la flambée des cours: il s'agit d'une conjonction de facteurs, entre autres, les tensions géopolitiques à la frontière turco-irakienne. Les courtiers attribuent le renchérissement du prix du pétrole à la précarité de l'approvisionnement des Etats-Unis en produits pétroliers, après le nouveau recul des réserves américaines dévoilé en milieu de semaine. En fait, nous assistons, depuis plusieurs mois, à une envolée spectaculaire du prix de pétrole, qui va de record en record. En quatre ans, les prix du pétrole ont plus que doublé. Passé de 30 dollars en 2003, 50 dollars en 2004, 70 dollars en 2005, et 90 dollars en 2007, le baril d'or noir pourrait atteindre 100 dollars en 2008, selon un scénario avancé par certains analystes. Le patron de la recherche matières premières de la grande banque américaine Merrill Lynch, Francisco Blanch, a indiqué fin septembre 2007: «Je n'exclus pas l'éventualité d'une poussée du prix du pétrole au-delà des 100 dollars le baril à court terme si l'hiver s'annonce rigoureux. En tout état de cause, il y a davantage de risques à voir l'or noir flamber qu'à le voir glisser vers les 60 dollars.» Cette envolée a un impact direct sur le prix de l'essence à la pompe, le prix des billets d'avion plus généralement alourdira la facture énergétique des pays consommateurs, qui ont pour seul avantage de payer le baril en dollars, qui ne cesse de baisser. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait affirmé, la semaine dernière, lors de son passage au forum d'El Moudjahid que les prix vont encore augmenter. Il n'a pas écarté l'éventualité d'atteindre le seuil de 100 dollars le baril. Ils connaîtront par contre un apaisement, prévoit-il, vers le 2e trimestre de 2008. Il avait démenti également les informations selon lesquelles l'Opep tiendrait une réunion d'urgence pour tenter de freiner l'envolée des prix du brut. Le ministre avait par ailleurs, indiqué que l'Organisation augmentera sa production de 500.000 barils jour à partir du 1er novembre prochain en application d'une précédente décision.