Les Canaris s'apprêtent à disputer ce jeudi un match des plus importants face au MCA. S'il est une équipe qui n'a pas eu à se plaindre des effets du jeûne sur ses joueurs durant le mois de Ramadhan, c'est bien celle de la JS Kabylie. Cette formation avait été programmée trois fois durant ce mois, et en ces trois occasions, elle s'était imposée. Mieux encore, sur ces trois matchs, deux avaient eu lieu en déplacement, ce qui démontrait les capacités de cette équipe à surmonter un tel handicap. Le mois sacré achevé, elle était appelée à confirmer ses bonnes dispositions chez elle face à l'USM Blida, certes imprévisible, mais qui ne constituait pas tellement un grand danger pour elle. Pourtant, ces Blidéens-là ont réussi le petit exploit d'obtenir le point du match nul. Et on dit bien «obtenir» et non «arracher» pour bien montrer que les visiteurs n'ont pas du tout volé ce résultat. Voilà, donc, cette JSK qui visait la première place du classement général obligée de rester dans le sillage de l'USM Alger qui se retrouve, aujourd'hui, avec une avance de deux points et un match en moins. C'est dire la déception qui a gagné le camp des Canaris qui étaient, certainement, à cent lieues de croire l'USMB capable de s'en sortir avec le match nul. Depuis sa confirmation en tant qu'entraîneur en chef, il y a presque deux mois, c'est le premier gros échec de Moussa Saïb et il ne fait pas de doute que, jusqu'à maintenant, il doit se demander ce qui n'a pas marché dans son équipe jeudi dernier. Il devrait avoir, malgré tout, une petite idée sur la question, notamment sur la fragilité psychologique de ses joueurs. Trois matchs -celui de Annaba, celui d'Oran et celui de Tizi Ouzou jeudi dernier- ont été édifiants sur ce sujet. Lors du premier, la JSK avait fait grosse impression en première mi-temps et même, pourrait-on dire, jusqu'à l'heure de jeu. Elle avait, alors, mené 2-0 et elle aurait pu creuser l'écart avec un peu plus de réalisme. Malgré l'écart assez important, elle n'avait pas su conserver son avantage, l'USM Annaba parvenant à égaliser dans le temps additionnel. A Oran, on avait assisté au même scénario en première mi-temps avec une JSK dominatrice qui avait mené 2-0 face à un MCO très amorphe. Au lieu de continuer à harceler son adversaire, l'équipe de la Kabylie s'est permise, par la suite, quelques facéties. Ce qui a fait que le MCO, qui était parvenu à réduire la marque, avait failli arracher le point du match nul dans le temps additionnel, n'était la performance de Chaouchi, le gardien des Canaris, en grande forme ce soir-là. Jeudi dernier, l'affaire a été plus corsée face à l'USMB mais il n'empêche que la JSK qui menait au score a raté de nombreuses occasions. Et, encore une fois, sa défense a flanché dans le temps mort laissant Chellali inscrire le but de l'égalisation pour les Blidéens. L'histoire se répète, donc, pour les Canaris mais dans un sens pas du tout favorable. Il y a, incontestablement, un problème d'ordre psychologique qui fait que cette équipe perd de sa superbe en fin de match et se met dans des situations très délicates. Elle ne parvient même pas à conserver une avance de deux buts devant les coups de boutoir de son adversaire. C'est, certainement, une défaillance collective mais on ne peut occulter le fait que la défense y est pour beaucoup. Une défense qui, pourtant, bénéficie dans les buts de la présence d'un Chaouchi qui devrait lui donner de l'assurance et de la confiance. Or, la JSK se met, déjà, en difficulté, en ratant des buts tout faits lors de sa période de domination, souvent à cause d'un excès de zèle des joueurs. Et quand l'adversaire se met à la bousculer, cette défense tombe dans l'affolement qui lui fait commettre de grosses bévues. On ajoutera que la JSK n'a pas, en ce moment, le soutien populaire qu'elle mériterait. Jeudi dernier, il n'y avait pas grand-monde au stade de Tizi Ouzou, et ce maigre public a, tout de même, essayé de supporter son équipe. Cependant, celle-ci a besoin de plus de chaleur humaine autour d'elle. Si une équipe qui ramène des victoires en déplacement n'est pas suivie par un public en nombre, qu'en serait-il si elle se mettait à patiner et à aligner les contre-performances? Ce jeudi, la JSK va jouer un match des plus importants, ne serait-ce que pour le prestige puisqu'il s'agit du rendez-vous contre le Mouloudia d'Alger. Un nouvel échec compliquerait davantage sa situation, elle qui a fait du titre de champion d'Algérie son objectif essentiel de la saison. Mais en cas de sortie honorable sur le plan du résultat, elle frapperait, sans nul doute, un grand coup et continuerait à mettre la pression sur l'USM Alger qui s'annonce comme son grand rival pour l'obtention du titre.