Les stades, les cinémas et les places publiques sont réquisitionnés. C'est aujourd'hui que sera donné officiellement le coup d'envoi de la campagne électorale pour les locales du 29 novembre. L'administration locale a achevé les dernières retouches en vue d'assurer des élections propres et non entachées, mise-t-on. Les stades, les cinémas, et les places publiques sont réquisitionnés à l'effet des meetings de campagne. Mais persuader les électeurs de se rendre aux urnes le 29 novembre n'est pas une mission aisée. Un rendez-vous pour lequel l'administration, qui aspire à augmenter le taux de participation, a mis les bouchées doubles. La télévision et les chaînes radio réservent des spots publicitaires incitant les électeurs à se rendre aux bureaux de vote. Et les affichages sont partout. Mais la problématique reste toujours posée. Comment persuader cet électorat qui n'a pas dissimulé sa frustration? La wilaya d'Oran, à l'instar du reste du pays, s'apprête à renouveler ses instances locales, tel que stipulé par la Constitution. Au total, 15 partis politiques et six listes d'indépendants sont en lice. Il s'agit, entre autres, du FLN, RND, MSP, El Islah, FFS, FNA, PT, ANR, RCD, MNR, Ahd 54...Un nombre qui renseigne sur l'enjeu majeur de ces élections d'Oran. Seulement la problématique reste toujours posée: comment pouvoir convaincre les votants, sachant que ces derniers ont majoritairement tourné le dos aux dernières législatives? Seuls 35% d'inscrits se sont rendus aux isoloirs. La situation n'a pas changé depuis. Et pourtant, les Oranais sont habitués à répondre massivement lors des grands rendez-vous. Cette fois-ci, un seul consensus semble se dégager: les Oranais sont toujours désintéressés. Sinon, comment interpréter le fait que plusieurs partis ne sont pas présents dans les 26 communes de la wilaya? Une pénurie de candidats. Ils sont plusieurs partis à peiner pour sauver au moins ce qui reste de leur base. Et les résultats du 29 novembre sont connus d'avance. Les populations ne dissimulent pas leur lassitude de voir les promesses non concrétisées et les mêmes discours et candidats revenir à chacune des échéances. Pis, des candidats, une fois élus, trahissent la confiance de ceux qui les ont trônés. A ce titre, combien d'élus ont fait l'objet de poursuites judiciaires, emprisonnés ou placés sous contrôle judiciaire pour diverses affaires liées à la corruption? «Les poulpes» appelle-t-on à Oran «ceux qui ont le bras long». Les populations n'ont pas dissimulé leur déception de voir leur situation sociale se dégrader davantage après deux mandatures sous l'ère du multipartisme. Plusieurs facteurs qui se sont associés et cumulés font fuir les électeurs des isoloirs. De prime abord, il y a cette évidente et incontournable absence confirmée de l'opposition. «Il y a eu un seul et unique parti, et depuis 1988, nous avons eu droit à plusieurs partis uniques», disent offusqués plusieurs Oranais. Une vérité à prendre au sérieux, car cela est perceptible au niveau des partis politiques. Le nomadisme politique et les candidats transfuges sont devenus légion depuis peu de temps. Une démarche qui s'accentue ces dernières années. La situation s'est aggravée depuis les dernières élections législatives. «Les candidats changent de couleurs à chaque fois qu'ils changent de supports», déplorent les Oranais qui s'interrogent sur les raisons de ces mouvements incessants «si ce n'est pas de l'opportunisme politique», dénoncent-ils, alors que l'opposition a échoué dans sa mission. Les partis, dit-on, de soutien sont rongés par les incessantes luttes intestines et de leadership.