il ressort que sur 29.690 personnes arrêtées pour infraction, durant les neuf premiers mois de l'année en cours, 1759 sont des mineurs. Le nombre de mineurs, qu'ils soient mis en cause dans des actes de violence et d'agression ou victimes de ces mêmes actes, sont en augmentation et deviennent une source de préoccupation pour les spécialistes de la délinquance et des services de lutte et de prévention. Dans des statistiques récentes à l'échelle nationale, rendues publiques par la cellule de la Gendarmerie nationale chargée de la protection des mineurs, qui a organisé lundi une journée de sensibilisation au lycée Ibn Rochd à Blida à l'intention des lycéens, il ressort que sur 29.690 personnes arrêtées pour infraction, durant les neuf premiers mois de l'année en cours, 1759 sont des mineurs. Ces derniers sont impliqués en particulier dans les coups et blessures volontaires avec arme blanche (328), 1'immigration clandestine (230), association de malfaiteurs et vols qualifiés (170), les vols commis dans les véhicules particuliers (77), les vols avec violence ou menace (73), les vols dans les habitations ou leurs dépendances (69). Il a également été dénombré 56 mineurs arrêtés pour actes contraires à la décence, 106 pour attentat à la pudeur des deux sexes, y compris avec violence, 51 pour destruction de biens d'autrui et 36 pour détention et usage de stupéfiants. On les trouve aussi dans les infractions liées aux différents vols, dont ceux du cheptel, dans les magasins, les garages et ateliers, des câbles téléphoniques et électriques, dans les transports publics, des récoltes et de numéraires. Enfin, on relève des tentatives de meurtre (9) et homicides involontaires à la suite d'accidents de la circulation (10), homosexualité (5), tentatives d'incitation de mineurs à la débauche (8) et des vols de véhicules (6). Par ailleurs, les mineurs sont aussi victimes d'infractions commises sur eux. Le même rapport relève que sur 12.057 personnes victimes pour plus d'une soixantaine d'infractions commises durant la même période, 1252 sont des mineurs. C'est dire que s'ils ne sont pas eux-mêmes impliqués dans les infractions, ils sont aussi victimes des auteurs de ces actes. Ces statistiques, faut-il le dire, concernent uniquement les activité de la gendarmerie excluant les importantes zones urbaines qui dépendent de la police. Il y a lieu de noter également que nombre d'agressions ne sont pas signalées par les victimes par mesure de conservatisme et par crainte d'un scandale. Cette rencontre, qui a été suivie par un grand nombre de lycéens, s'était déroulée en présence des responsables de la cellule chargée de la protection des mineurs de la Gendarmerie nationale au niveau central, de la région et du groupement, des responsables de la direction de l'éducation et des parents d'élèves ainsi qu'un représentant des affaires religieuses. Elle a permis d'attirer l'attention sur la prise en charge des mineurs et la nécessité de les préserver des différentes déviations, comme leur exploitation pour la criminalité, la drogue, la violence, «el harga», les attentats suicidaires... Les tabous ont été carrément cassés, ce jour-là, en abordant les conséquences immorales engendrées par la consommation de la drogue qui ne cesse de prendre de l'ampleur dans notre pays. «Qui d'entre vous est tenté par el harga?» Une question posée par Mme Boukouhoula Zahra, psychologue conseillère au niveau de la Gendarmerie nationale aux nombreux lycéens venus assister à la conférence. La réponse était dure, mais quand même attendue: «Tous, madame.» Une réplique qui explique la malvie dans laquelle sombrent nos jeunes qui n'ont pas besoin uniquement de sensibilisation, mais d'une véritable prise en charge, surtout quand on sait que les éléments de la gendarmerie ne peuvent pas apporter grand-chose dans un pays où le manque de coordination entre les différents services et tutelles fait ravage...