Au cours des dix derniers mois, 8 603 mineurs ont été arrêtés pour divers actes de délinquance. Le vol vient en tête des infractions commises avec 3 453 cas, suivi de la violence physique avec 2 232 cas. Dégradation des biens publics, consommation et usage de drogues, crimes de sang et violence contre ascendants représentent le reste des délits. L'intervention des parents, de l'école et de la société civile est plus que nécessaire pour lutter contre ce fléau qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Près de 9 000 mineurs ont commis des infractions à l'échelle nationale les dix derniers mois de l'année 2009, a indiqué, hier, la commissaire de la police judiciaire, Mme Kheira Messaoudène. Dans une déclaration à la presse, en marge du séminaire sur la justice des mineurs, Mme Messaoudène a souligné que les services de police ont arrêté, de janvier à octobre, 8 603 mineurs délinquants. Le vol vient en tête des infractions commises par ces jeunes délinquants, avec 3 453 mineurs impliqués, suivi de la violence physique avec 2 232 cas, a précisé la commissaire. Par ailleurs, 434 mineurs ont été impliqués dans des infractions liées à la dégradation des biens publics, alors que 276 autres ont été impliqués dans la consommation et l'usage de drogues. Dix-sept mineurs ont été arrêtés pour avoir commis des crimes de sang en tuant d'autres mineurs, et 59 autres ont commis des actes de violence sur leurs ascendants, a-t-elle ajouté. L'implication des filles dans le chiffre global de la délinquance des mineurs est de 3%, soit 266 cas. Après avoir souligné que la délinquance des mineurs «prend de l'ampleur», la commissaire a relevé l'importance de «lire et méditer» ces chiffres, appelant à la conjugaison des efforts de tous les concernés, à savoir, l'Etat, les associations et les citoyens pour lutter contre ce phénomène. «La passivité des citoyens a encouragé l'évolution de la délinquance des mineurs, mais aussi de la criminalité en général», selon Mme Messaoudène, qui incrimine aussi «la démission des parents», la «décennie noire», mais également la situation économique. Sur le sort des enfants délinquants, elle a précisé qu'ils ont été présentés aux services de la justice, aux juges des mineurs et que 90% d'entre eux ont été remis à leurs parents, après une procédure de médiation. D'autres ont été placés dans des centres de protection, alors que ceux qui ont commis «des crimes graves», leur nombre est «réduit», se retrouvent en prison. Mme Messaoudène a, lors de son intervention à ce séminaire sur la justice des mineurs, présenté des cas réels de mineurs «assassins» et des cas de «victimes de sévices sexuels», et évoqué des «scénarios confectionnés par des enfants en fugue afin de cacher leur identité»