Les campagnes électorales, se suivent et ne se ressemblent pas. Surtout ces derniers temps où bien des choses ont changé à tel point que l'on se demande si campagne il y a. En effet, dans presque toutes les villes et villages d'Algérie, la «fête» n'a pas eu lieu et si ce n'est l'affichage, la plupart du temps sauvage, on croirait que rien ne se passe. Annaba, qui était l'objet de toutes les convoitises des partis politiques qui se mobilisaient pour entrer dans ses grâces n'échappe pas à cette «disette». Le désintérêt de ses habitants pour la chose politique a fait que cette campagne tourne à vide. Dans les rues de la ville, dans les cités populaires ou dans les localité, éloignées, la situation est la même. Quelques affiches vite arrachées, des chants patriotiques dans les permanences ouvertes ou des «visites» d'émissaires des candidats pour essayer de convaincre un électorat blasé qui devient méfiant et difficile à rallier à sa cause. Jeudi dernier, un meeting du FLN tenu au Théâtre régional a quelque peu sauvé «la mise» puisqu'il a réussi là où les autres formations ont failli et ce, en drainant une foule nombreuse qui a assisté et applaudi tout le long de cette rencontre. Youyous, vivats criés à gorge déployée, tonnerre d'applaudissements et autres chants ont rythmé ce meeting qui, il faut l'avouer, a égayé cette triste et morne campagne. Quel est donc le secret de cette réussite que lui envie les autres formations? La recette est simple, on avait fait courir, durant toute la semaine, la rumeur que c'est le secrétaire général du FLN qui animera le meeting programmé le jeudi 15 novembre et on avait mobilisé les militants pour l'amplifier jusqu'à faire croire à tous, l'imminente arrivée à Annaba de M.Abdelaziz Belkhadem. Finalement, c'est M.Zitouni, sénateur et mouhafed de Annaba qui est venu animer le meeting devant une salle pleine à craquer. Salle qui lui était toute acquise et qui buvait sans réserve ses paroles. Le discours développé est celui, bien connu, du FLN. Flatter l'assistance, faire appel au sentiment patriotique, injecter la dose nécessaire d'espoir à la jeunesse, mobiliser les plus vieux et terminer par quelques phrases sur la situation locale et le tour est joué. Ce grand rassemblement qui a amorcé le démarrage réel de la campagne électorale à Annaba est aussi un pied de nez aux contestataires qui se trouvent ainsi réduits au rang de spectateurs impuissants.