Les Bordjiens pensaient être près de la victoire avant de flancher. Imprévisibles, comme elles le sont depuis le début de la saison, les deux équipes ont eu, chacune, sa mi-temps d'où le partage des points. Durant la première période, le CABBA, euphorique, entreprenant à souhait, a dominé le MCA, méconnaissable, regroupé en défense et en milieu de terrain mais prévoyant tout de même. Les alertes les plus chaudes menées par les Bordjiens sont notées dès la première minute de jeu où l'on vit Bellil, le remplaçant de Boudjellid élever son tir. A partir de cet instant, les Algérois comprirent qu'ils allaient subir la pression forte des «Cabistes» et de leurs supporteurs. Ils s'organisèrent au milieu du terrain pour tenter «d'absorber l'ardeur» des Bordjiens. A la 12', suite à une combinaison entre Mahdaoui et Belhadef, Bellil, seul aux six mètres mouloudéens, inscrivit le premier but du CABBA sur un superbe retourné qui lui permit de tromper le gardien algérois. La galerie bordjienne s'enflamma. On pensait, sérieusement, que le CABBA allait, après ce premier but, «tuer» la rencontre en ajoutant d'autres buts, mais sa domination, qui s'avéra stérile, et son jeu, plein de déchets techniques (pertes de ballon en milieu de terrain, dribbles en trop et la naïveté des attaquants), ont beaucoup aidé les Khoudri, Hammadou et Galoul au milieu du terrain. De toute façon, les Mouloudéens n'eurent, au cours de cette première mi-temps, aucune occasion notable, mais évoluèrent avec une expérience avérée, ouvrant et fermant le jeu pour contenir les Bordjiens. Après la pause, nul ne sut quelles étaient les consignes données par l'entraîneur, Abdelkrim Benyellès, mais le CABBA baissa de régime, surtout Mahdaoui et Khaled Fouaz. Le dernier, en particulier, rata toutes ses tentatives, même celles de centrer le ballon. Il devint, au fil des minutes, un «danger» pour ses camarades. On vit, alors, un autre MCA sur le terrain avec des passes rapides et courtes, de la vitesse d'exécution et une domination technique dans les duels. Ce ne fut, donc, pas un hasard s'il égalisa sur une action du meilleur joueur sur le terrain, à savoir Hammadou. Après s'être échappé sur l'aile gauche, il réussit à centrer, obligeant le gardien Kial à sauver sa cage une première fois, mais pas sur la deuxième, suite à une reprise de Khoudri (66'). Le Mouloudia aurait, même, pu aggraver le score pour Bouguèche ou Younès. La ruée des «Cabistes» fut, bien sûr, contrôlée par la défense algéroise où Babouche et Chaoui ont dominé tous les attaquants bordjiens. Bien que, sur le terrain, la rencontre se soit déroulée en toute sportivité, on se demande ce que voulaient faire certains supporteurs bordjiens en tentant de pénétrer dans les vestiaires. Voulaient-ils lyncher les joueurs du CABBA? C'est là un comportement inadmissible.