L'équipe algéroise avait été arrêtée en plein élan pour préparer son match contre les Koweïtiens. En s'inclinant, jeudi dernier, à domicile face à l'ASO Chlef, l'USM Alger s'est, soudainement, rendue compte qu'elle n'était qu'une équipe comme les autres capable de se faire battre même sur son propre terrain. Dans le football, il n'y a pas de club invincible. N'importe qui est susceptible de passer à la trappe un jour. L'Olympique lyonnais, qui renversait tout sur son chemin et paraissait intouchable, a bien cédé, chez lui, devant un Olympique de Marseille, presque dernier au classement du championnat de France et qui traversait une crise sans précédent. Pour le club algérois, la défaite de jeudi a été concédée face à l'une des meilleures équipes de la compétition, ce qui devrait atténuer sa déception. Il reste qu'elle a mis à nu certaines carences des Rouge et Noir, alors que l'on pensait qu'ils étaient partis pour dominer ce championnat de la tête et des épaules. Dans leur déception d'avoir raté un aussi important rendez-vous, les joueurs du club algérois ont trouvé un argument qu'ils jugent de poids: l'arbitrage de M.Boukedjar. Comme toujours le malheur ne peut venir que d'une tierce personne. Seulement s'est-on demandé si le mal n'était pas en l'USMA elle-même? Non. Tout ce que l'on cherche à faire c'est de se focaliser sur l'arbitre et Issaad Bourahli commettant l'irréparable puisqu'il s'est permis de le gifler à la fin du match. On aurait, plutôt attendu de ce dernier qu'il soit un exemple, celui qui empêcherait ses jeunes coéquipiers de «déraper». Bourahli est l'un des plus vieux joueurs de la division1. Il y joue depuis le début des années 90. C'est, de surcroît, un international. Il n'avait pas le droit de se comporter de la sorte et dut-il avoir eu une longue carrière, il n'a pas à échapper aux dispositions de la réglementation. Ceci dit, les raisons d'une perte de vitesse de la part de l'USMA, il faudrait les chercher ailleurs que dans les méandres d'une supposée conspiration montée contre elle et dont Boukedjar serait le levier. L'équipe algéroise avait, remarquablement, débuté la saison alignant les matchs victorieux. Mais est venue la Ligue des champions arabes et son corollaire, le report des matchs de championnat national. Pour le premier tour contre les Irakiens d'El Talaba, cela n'avait pas été d'une grande conséquence, puisque le repos n'avait pas été tellement long. Le problème de l'USMA est intervenu à l'occasion du second tour contre El Arabi du Koweït. Dès qu'ils ont appris que leur club allait affronter cet adversaire, les dirigeants de l'USMA ont perdu la notion de la logique footballistique, qui veut que l'on ne doit jamais briser un élan compétitif. Le match d'El Arabi posait tellement de problèmes pour eux qu'il était rapproché d'un autre rendez-vous en championnat tout aussi important, à savoir le derby de la capitale contre le Mouloudia d'Alger. Au moment où l'USMA carburait à plein régime en championnat et que le MCA alternait le bon et le moins bon, ses dirigeants et l'entraîneur de l'équipe, Abdelkader Amrani, ont choisi de mettre entre parenthèses la compétition nationale pour se concentrer sur le match de Coupe arabe. Ils ont donc opté pour le repos, dont la conséquence a été qu'il a stoppé net le club algérois dans son élan. Bilan de l'opération: malgré le report de la rencontre contre le MCA et les «vacances» qu'elle a obtenues, l'USMA a perdu au Koweït, puis s'est imposée face à l'OMR en championnat dans un match où elle a très mal joué. Elle a, ensuite, perdu à Sétif face à l'ESS avant de s'incliner, une seconde fois de suite, face à l'ASO. Ce qui lui arrive en ce moment n'est que le fruit de la trêve qu'elle s'est imposée pour préparer le match aller contre El Arabi. Si Amrani et ses dirigeants n'admettent pas cela, c'est qu'ils cherchent à s'éloigner des principes du football qui veulent qu'il n'y ait pas mieux pour préparer un match important que la compétition. Il est incontestable qu'ils ont commis une erreur de stratégie qui s'est retournée contre leur propre équipe. Il n'y a rien de dramatique à cela dans la mesure où l'USMA est capable de repartir du bon pied une fois ses automatismes de début de saison retrouvés mais le gâchis «d'El Arabi» devrait servir de leçon à l'avenir.