Les incidents survenus en Kabylie constituent la principale motivation de cette décision. En attendant le MSP, qui se réserve une marge de manoeuvre, l'ANR est le premier parti de la coalition gouvernementale à prendre cette décision. Le parti de Rédha Malek, qui a réuni son conseil national samedi dernier à Alger, s'est officiellement prononcé en faveur du report des prochaines élections législatives. «Une répression inquiétante, des arrestations massives et des pertes inadmissibles en vies humaines. Dans un tel contexte, l'ANR ne saurait imaginer l'organisation d'élections législatives où une région importante du pays serait absente, ce qui pourrait se traduire comme une véritable session électoraliste aux conséquences imprévisibles», relève-t-on dans le communiqué adressé, hier, à notre rédaction. Les incidents survenus en Kabylie constituent la principale motivation de cette décision en faveur du report des élections. Pour l'ANR, le mouvement citoyen en Kabylie est porteur de revendications démocratiques, qui, loin d'être spécifiques à une région, sont incontestablement de portée nationale. «L'ANR est persuadée que ces revendications ne peuvent être posées ni résolues que dans le cadre de l'unité nationale», est-il écrit dans le communiqué. En outre, le recours à la fraude électorale et au système des quotas constitue une autre motivation pour cette décision du parti de Rédha Malek. «De telles pratiques ne peuvent être justifiées par l'épouvantail islamiste brandi par certains», a ajouté le même communiqué. Avant sa délibération, le conseil national de l'ANR avait-il des preuves irréfutables de l'existence d'une fraude et du système des quotas? Fait-il référence au parti d'Ouyahia quand il écrit dans son communiqué: «L'épouvantail islamiste brandi par certain?» Quoi qu'il en soit, par cette décision, l'ANR est le premier parti politique de la coalition gouvernementale à se prononcer officiellement pour le report des législatives prévues le 30 mai prochain. Cette éventualité revient avec insistance dans les milieux politiques, notamment avec les derniers développements de la situation en Kabylie. Si le RND s'est dit prêt par la voix de son secrétaire général à aller aux élections même sans certaines régions du pays, si le FLN croit toujours en une solution à même de réunir un Smig des conditions électorales en Kabylie, la perplexité demeure, surtout que le corps électoral n'a pas été convoqué. Certains observateurs politiques estiment que la position actuelle du MSP, sachant que Nahnah est bien introduit dans les arcanes du pouvoir, est révélatrice d'une certaine hésitation régnant au sein des hautes sphères. Aussi, avancent-ils que la tendance «report des élections» existe bel et bien. Comment se fait-il que Nahnah retire les formulaires de participation avant même d'annoncer sa participation où non à ces élections. Ne s'agit-il pas d'une marge de manoeuvre que se réserve Nahnah au cas où? s'interrogent les mêmes observateurs.