Le successeur de Rédha Malek à la tête de l'Alliance nationale républicaine (ANR) viendra-t-il d'Oran ? Oui, serions-nous tenté de répondre, puisque la première candidature officielle pour prendre les rênes de l'ANR s'est faite à partir d'Oran avec la déclaration de Mme Lazouni Naïma, première responsable du bureau de wilaya de cette formation. Elle explique son intention de briguer ainsi la présidence de l'ANR par sa ferme volonté de soutenir le troisième mandat présidentiel de Bouteflika pour “la place qu'il a donnée à la femme dans la société et sur le plan politique ainsi que par rapport à sa dernière décision de permettre à la femme algérienne de donner sa nationalité à son enfant”, dira-t-elle en substance. Ainsi, ajoutera Mme Lazouni, et en concertation avec les militants du parti à Oran, elle s'est officiellement déclarée candidate à la présidence du parti et estime avoir de fortes chances d'y accéder vu qu'elle bénéficie de la majorité des voix du point de vue numérique. Le vote se faisant sur la base du nombre de militants par wilaya. La responsable d'Oran attend donc la tenue du conseil national, dont la date ne lui a pas encore été signifiée, pour préparer le congrès extraordinaire qui devra désigner le futur responsable du parti. Rappelons que l'ANR est sans président depuis la démission de Rédha Malek. Le départ de ce dernier trouve toute son explication dans sa déclaration rendue publique où il avoue avoir annoncé son retrait définitif de l'ANR de crainte de voir sa formation céder aux chants des sirènes et épouser les contours actuels de la scène politique. Des observateurs de la scène partisane estiment que certains membres “influents” du parti auraient été tentés de le faire dévier de ses principes fondateurs et de surfer sur la vague du moment. Même s'il le laisse à peine deviner, l'ex-président de l'ANR y fait allusion lorsqu'il confirme que “l'ANR est d'autant moins exempte d'un tel danger”, faisant référence à l'actuelle “crise du multipartisme” et ses dangers sur la pratique partisane. L'homme aurait, selon certaines indiscrétions, mal vécu cette tentative de détourner le parti de ses principes fondamentaux. Il expliquera que, désormais, la solution pour les militants est à chercher dans “une initiative plus radicale, celle de la rupture avec les moules préétablis pour forger de leur propre cru une dynamique nouvelle”. SAïD OUSSAD