A la croisée des chemins, l'ANR cherche un chef charismatique. A l'approche de l'élection présidentielle, l'Alliance nationale républicaine (ANR) s'attelle à ressouder ses rangs. Réuni jeudi dernier, le conseil national de l'ANR a mis en place une commission chargée de préparer le congrès extraordinaire électif. Dans un communiqué rendu public, l'ANR a indiqué que les propositions de modification des statuts soumises à l'approbation du congrès, ont été agréées. Réaffirmant son attachement aux principes fondateurs de l'ANR, le conseil national de cette formation politique a rendu hommage à Rédha Malek, le fondateur de l'Alliance. Riche de plus de 50 ans de carrière, le parcours politique de Rédha Malek peut servir d'assise pour la formation d'une nouvelle génération de militants. A cet effet, le conseil national de l'ANR a proposé d'élire Rédha Malek en tant que président d'honneur de l'Alliance. Motivations invoquées: «M.Malek aura été un formateur généreux, convaincu que l'avenir de l'Algérie réside dans sa jeunesse, un défenseur inconditionnel des droits de l'homme et un artisan courageux pour l'édification d'un Etat moderne démocratique et républicain.» Cette position du conseil national de l'ANR fait-elle écho à la dernière sortie médiatique de Rédha Malek? Tout porte à le croire. Rappel des faits. Le 21 janvier dernier, Rédha Malek annonce son «retrait définitif» de l'ANR. Certains observateurs de la scène politique ont assimilé la position du vieux briscard à un acte politique de désapprobation des options politiques actuelles. Arguant qu'il n'était plus possible pour l'ANR de jouer son rôle de parti politique républicain dans le contexte politique national actuel, Rédha Malek a exprimé, dans une déclaration rendue publique, sa crainte que «la crise actuelle du multipartisme et, plus profondément, celle du pluralisme en général, ne dévaluent complètement la pratique politique (...)». Ce faisant, l'ex-président de l'ANR a invité les instances de l'Alliance a, toujours, se référer à ses principes fondateurs qu'il a résumés, dans une déclaration rendue publique, ainsi: «Autonomie, rectitude morale, rigueur intellectuelle, vocation éducatrice privilégiant la formation citoyenne sur les jeux politiciens». A peine 15 jours après le retrait «fracassant» de Rédha Malek de la scène politique, soit le 17 février dernier, l'ANR a annoncé son soutien à la candidature de Abdelaziz Bouteflika à un troisième mandat. A cet effet, le Dr Lazouni, présidente du bureau de la wilaya d'Oran a déclaré: «Pour nous, la démocratie ne se résume pas à l'opposition et les opposants mais plutôt à la participation aux décisions importantes, sachant que la formation politique de l'Alliance nationale républicaine a, depuis le jour de sa création, constitué une force de proposition et de concertation pour l'intérêt du pays.» Des positions discordantes qui ne sont pas faites pour réunir les conditions requises à la bonne tenue du congrès extraordinaire de l'ANR.