La transcription et la transmission de cet héritage patrimonial, d'une génération à une autre, sont l'expression d'une exigence culturelle, voire identitaire. Un conte est une vision différente de la même vérité. Conscient et inspiré de plus en plus de cette réalité, Chemini Abdelkader, connu sous le nom de Shamy dans le groupe Les Abranis, publiera le 30 novembre prochain, six livres de contes kabyles. Cinq seront disponibles dans le deux langues (kabyle et français), tandis que le sixième sera publié seulement dans la langue de Molière. Un travail pénible, dur, épuisant. Il faut le reconnaître. Car, la mission de Shamy ne nécessite pas seulement de la recherche, mais aussi beaucoup d'énergie, de volonté. Du dynamisme. Et surtout de l'amour pour écouter, écrire et/ou raconter Timucuha Leqvayel (contes kabyles, ndlr). Jusque-là, les contes kabyles étaient transmis seulement de bouche à oreille. Cela ne suffit pas. La transcription et la transmission de cet héritage patrimonial, d'une génération à une autre, devient une exigence culturelle et même identitaire. Viendra le jour, on y est déjà, où ces histoires kabyles, qui constituent la mémoire de tout un peuple, s'effaceront avec la disparition de ses hommes. Au fil des jours, chaque porteur d'une «mémoire» qui s'en va emporte avec lui un pan du patrimoine immatériel de cette culture. Ce sont là justement les grands atouts et les sources d'inspiration inépuisables de l'auteur. Mieux encore, celui-ci n'envisage pas seulement de sauvegarder cet héritage, mais aussi de l'exporter et de le faire connaître à d'autres peuples ayant d'autres cultures. Les livres de Shamy seront vendus dans plusieurs pays. N'est-ce pas là la meilleure manière de faire découvrir la culture kabyle et algérienne à d'autres peuples issus d'une culture différente? Conscient de cet enjeu, Shamy affirme: «Mes livres seront vendus dans tous les pays francophones.» A l'occasion de la sortie de ses six livres de contes kabyles, Shamy a bien voulu se confier à L'Expression, pour parler de ses oeuvres, de l'écriture en tamazight et, bien évidemment, du Groupe les Abranis.