«L'Etat doit jouer le rôle de régulateur et laisser le développement au peuple», souligne le secrétaire général du parti. Le secrétaire général du RND a plaidé, hier, à Béjaïa pour «le renforcement du pouvoir local par une décentralisation réelle seule à même de garantir le développement durable et la continuité et la stabilité». Dans un discours prononcé entièrement en kabyle, Ahmed Ouyahia s'est montré favorable «pour un Etat régulateur» laissant «l'initiative d'investissement et de développement aux gens». Devant une assistance très attentive, le chef de file du RND a multiplié les exemples pour expliquer la justesse de ses propositions. Le déplacement du secrétaire général du RND à Béjaïa semble donner un nouveau souffle à une campagne marquée jusque-là, à Béjaïa, par le désintéressement et la défection citoyenne. Jeudi, la Maison de la culture de Béjaïa était pleine à craquer. Faisant l'éloge de la ville de Béjaïa, l'orateur démontrera que «sa situation n'est pas différente des autres régions du pays». Le chômage, la mal-vie, les fléaux sociaux, l'insécurité, Béjaïa a connu elle aussi sa part de la tragédie nationale avec ses conséquences, ce qui fait dire à Ouyahia qu' «il y a plusieurs politiques au pays». Poursuivant son analyse, le chef de file du RND plaidera pour «un meilleur être». «Avec vous et pour vous», précisera-t-il. «Aujourd'hui, ajoute-t-il, ce n'est plus une affaire de bloc mais celle de programme». Sur ce, il développera les grands axes du programme de son parti, axé essentiellement sur l'investissement qui doit d'abord se débarrasser de la bureaucratie et s'appuyer seulement sur la volonté des citoyens. D'où la nécessité d'une décentralisation réelle des pouvoirs de décision. Pour Ouyahia «l'Etat doit jouer le rôle de régulateur et laisser le développement au peuple» Il soutiendra conséquemment la réforme des Codes communal et de wilaya dans tout ce qu'elle apportera en matière d'attributions et de pouvoirs aux assemblées locales, mais non sans apporter des précisions sur les origines de la «crise», auxquelles il faut d'ailleurs trouver des solutions. L'ex-chef de gouvernement citera de nombreux exemples d'élus locaux ayant subi des blocages politiques. Une façon de démontrer que les élus locaux doivent avoir comme unique souci la création de richesses, par la promotion des investissements et la création d'emplois. Comment? Ouyahia répond en s'inspirant de la gestion traditionnelle de la société kabyle, citant «Tadjmaât». «Nous ne devons plus être des suivistes», déclarait-il, en faisant allusion à la situation de bazar de l'économie du pays. «Nous consommons les produits des autres auxquels nous vendons nos richesses» regrette-t-il avant de soulever l'idée de création de pôles de développement, niant, au passage, de façon catégorique, «l'existence du régionalisme en Algérie». Ouyahia n'omettra pas au passage de décrier les politiques précédentes. «Le citoyen n'a pas besoin de charité», allusion aux formules d'emploi, filet social, emploi de jeune et couffins de solidarité. «Il a besoin», soutient-il, «de postes d'emploi, de l'ouverture d'usines...», mettant à nu la bureaucratie source de blocage des investissements. «La révolution, c'est l'espoir et la détermination» souligne-t-il avant d'appeler à voter massivement jeudi prochain. «Vous avez le choix entre ceux qui vous disent pouvoir! Pouvoir! Ceux qui vous parlent des reformes et ceux qui vous invitent au développement». A noter qu'Ouyahia a réuni juste après son meeting, l'ensemble des candidats RND à l'hôtel Zéphyr pour une concertation.