Lors d'un autre meeting animé à Tipasa, M.Ouyahia a rendu hommage aux patriotes, aux agents des services de sécurité et à l'ANP. Après une tournée marathon qui l'a conduit à travers les quatre coins du pays, hier, et au terme de la campagne électorale pour les locales, le secrétaire général du RND, M.Ahmed Ouyahia, a rencontré ses fidèles à la salle omnisports de Bordj El Kiffan. 15h00, la salle était archicomble. La direction du parti a mobilisé tous ses moyens pour faire de cette rencontre un événement majeur. «Que l'on veuille ou non, la capitale est le coeur battant de l'Algérie. Sur le plan médiatique, l'effet est assuré», nous confie un cadre du parti. L'apparition de M.Ouyahia a soulevé un tonnerre d'applaudissements. Très à l'aise, l'orateur commence par remercier «l'honorable assistance», avant de passer aux choses plus «sérieuses», celles qui font courir le secrétaire général du parti depuis vingt jours. «Il faut assumer pleinement l'économie de marché», souligne Ahmed Ouyahia. Pour le secrétaire général du RND, la privatisation a donné des exemples de réussite, citant le complexe d'El Hadjar. Revenant sur ses positions de principe, Ouyahia lance «oui, je suis un éradicateur du terrorisme!» Devant le spectre de l'abstention, Ouyahia avertit: «Ce n'est pas par une abstention que les problèmes seront réglés.» Il ajoute: «Même avec un taux de participation de 20%, les élections seront crédibles et les sièges gagnés par les partis légitimes. C'est la règle de la démocratie.» En d'autres termes, l'abstention, comme celle enregistrée le 17 mai, contribuera bien au contraire à exacerber les choses. Mais Ouyahia est réaliste: «Nous sommes conscients qu'il est parfaitement difficile de convaincre les Algériens dont le pouvoir d'achat se fragilise davantage de se diriger vers les bureaux de vote.» L'occasion pour l'orateur de réitérer ses critiques envers les choix du gouvernement qu'il n'hésitera pas à qualifier «de populistes». Pour l'ex-chef de gouvernement: «Le développement n'est question ni de moyens financiers, ni un problème d'administration, ou encore d'augmentation des salaires des fonctionnaires, mais un problème de gestion.» En effet, depuis le début de la campagne électorale, ce dernier ne cesse de revendiquer la mise en oeuvre d'une politique économique «rationnelle» pour garantir un réel «essor économique pour notre pays». C'est dans cette optique qu'il plaidera pour l'encouragement des investissements productifs, à travers notamment le règlement de l'épineux problème du foncier et l'allègement des procédures administratives. Ouyahia garde un pied dans le pouvoir et un autre dans l'opposition. C'est l'impression qu'il laisse depuis son départ de la chefferie du gouvernement à travers ses positions. Mais Ouyahia rassure: «Je ne me suis jamais senti étranger au pouvoir. Je ne suis pas dans l'opposition» a-t-il martelé à plusieurs reprises. Concernant le programme électoral du parti, l'on notera que le RND plaide en faveur d'une «décentralisation» des centres de décision au profit des communes et «d'un élargissement de leurs prérogatives» afin de donner plus de consistance à l'action de l'Etat. «Nous voulons des élus de terrain, qui veillent et aient les moyens de satisfaire les intérêt des citoyens.» L'Etat, à son avis, doit jouer le rôle de régulateur et laisser le soin aux régions de se prendre en charge et d'assurer leur développement. Le SG du RND est à son deuxième véritable test depuis son départ de la chefferie du gouvernement. La réussite de son parti sera celle de son chef de file, incontestablement. A noter que lors d'un meeting tenu hier matin à Tipasa, M.Ouyahia a évoqué la réconciliation nationale et le programme du président de la République qui «connaît, a-t-il dit, un début de concrétisation». Auparavant, il avait situé l'importance du prochain scrutin en rappelant qu'il intervient quarante ans après l'indépendance du pays «acquise, a-t-il souligné, grâce aux nombreux sacrifices consentis par le peuple algérien». Il a également rendu hommage aux patriotes, aux agents des services de sécurité, à l'ANP et autres forces «qui ont tenu l'Algérie à bout de bras et l'ont sauvée de l'insécurité et de l'instabilité».