En l'espace d'une heure, une pluie de grêle a transformé les quartiers en lacs quasiment navigables. Alors que les stigmates des dernières pluies torrentielles de la fin du mois d'octobre sont toujours visibles aux quatre coins de la ville, Béjaïa a vu ses rues et boulevards de nouveau inondés dans la soirée d'avant-hier. En effet, en l'espace d'une heure, une pluie de grêle a transformé les quartiers en lacs quasiment navigables. Fort heureusement, la nuit avait déjà commencé et la circulation avait beaucoup baissé. Autrement, on aurait connu la même situation vécue lors des précédentes précipitations. Béjaïa, ville fragile, demeure toujours sous le risque. Les travaux attendus après les dernières inondations ne sont pas venus. La commission installée à cet effet, tarde à rendre ses conclusions. Des conclusions qui permettront de lancer une opération d'embellissement et de réfection des réseaux d'assainissement et d'évacuation des eaux pluviales. Cette opération touchera pratiquement tous les quartiers de la ville des Hammadites. Si les trottoirs et les rues ont tous été débarrassés de la boue et des détritus, que les eaux avaient charriés, force est de constater qu'à la moindre pluie tout redevient en l'état. Les automobilistes apprécient mal le manque de clairvoyance des collectivités locales. Il en est de même pour les piétons, qui ont été contraints, hier, d'effectuer de longs détours, car leurs itinéraires habituels ont été inondés. «Il faut que cela cesse. Il y a longtemps que notre ville souffre de ces inconséquences. Jusqu'à quand allons-nous subir ces situations?». Autant de propos entendus hier matin. Les détritus jetés sur la chaussée en plus de la poussière accumulée, sont d'autres faits imputés au manque de civisme des habitants. «Il faut que tout un chacun agisse dans le sens de la réhabilitation de l'image de la ville», se montre, convaincu, un citadin. «Une opération de nettoyage fera de notre chef-lieu de wilaya un lieu appréciable, d'abord pour les habitants, ensuite pour les visiteurs de cette ville délaissée», nous dira un étudiant. Les travaux doivent démarrer au plus vite, vu les importantes quantités de boue charriées par les eaux sur les passages publics. Les avaloirs et canaux d'évacuation des eaux pluviales devraient connaître un meilleur curage pour éviter une éventuelle formation de mares stagnantes et les dangers qu'elles peuvent causer à la circulation automobile. Les Béjaouis n'ont d'espoir que de retrouver l'aspect de leur ville qui était le sien durant les années 80, où elle fut primée deux fois de suite comme la ville la plus propre du pays. Sur le plan esthétique, le visage de la ville laisse à désirer et ce, en l'absence d'un vrai plan d'aménagement des espaces et lieux publics, aggravée par une urbanisation anarchique. Les postulants aux commandes de la ville connaissent les insuffisances. Il suffit d'agir pour y remédier. Un moyen de regagner la confiance du citoyen, qui fait cruellement défaut en ce moment.