Les ruelles et les boulevards sont devenus de véritables rivières. Une exceptionnelle averse s'est abattue hier sur la ville de Béjaïa causant beaucoup de dégâts sur notamment les axes routiers et de nombreux quartiers de la ville. Entre 7 et 10 heures, 14, 07 mm d'eau se sont déversés sur la ville. Un véritable déluge, heureusement sans victime. Les ruelles et les boulevards sont devenus de véritables rivières qui charriaient alors autant de déchets ménagers, de pierres, de boue et de troncs d'arbres. Les avaloirs, déjà hors normes, débordant par la quantité d'eau, se bouchent alors très rapidement donnant lieu à des inondations dans plusieurs quartiers de la ville. Les quartiers Séghir, Nacéria, CNS la Wilaya, Lekhmis et l'université, les Quatre-Chemins, Sid-Ali Labhar, sont devenus en quelques instants des marées. Du jamais-vu, selon les habitants de la ville. Cette forte averse n'a, faut-il le souligner, touché que la ville de Béjaïa. Les services de la météorologie ne l'ont pas prévue. Quand bien même c'était le cas, cette averse reste une première en son genre même si les citadins sont habitués aux débordements d'eaux pluviales et crues de rivières dès la moindre pluie. Mais ce qu'ils ont vécu hier est qualifié unanimement d'exceptionnel. Une pluie fine commençait à tomber dès sept heures du matin. Mais c'est vers 8h 30 que la situation alla se gâter. De fine qu'elle était la pluie se transforme en torrentielle. En l'espace de quelques minutes, les oueds qui n'ont pas connu de crues cette année, commencent à sortir de leur lit pour envahir quartiers et rues de la ville. La circulation automobile se complique avant qu'elle ne cesse totalement. Des automobilistes ont dû abandonner leurs véhicules sur la chaussée pendant que les piétons tentent de trouver un abri. La ville tombe sous la menace. Très rapidement les ruelles débordent à leur tour pour inonder des quartiers et les magasins qui subiront des pertes. Au-delà des dégâts que l'on peut quantifier aux inondations de plusieurs dizaines de magasins, d'infiltration d'eau dans plusieurs habitations et l'effondrement d'une dalle à la rue des frères Radjradj et d'un mur de clôture sur la route de Boulimat, c'est toute la fragilité de la ville de Béjaïa qui a été mise à nu par cette averse, qui a fait penser plus d'un à la catastrophe de Bab El Oued. Aux insuffisances constatées encore une fois dans le réseau d'eaux pluviales et des avaloirs, ce sont les insuffisances en matière d'entretien et de prévention qui sont à relever. Bien avant la saison des pluies, le curage des oueds et le nettoyage des voies d'évacuation devaient être pris en charge, et ce ne fut pas le cas. Et les dégâts auraient pu être catastrophiques si la pluie n'avait pas cessé à temps. L'intervention des services de sécurité, de la Protection civile et des différents services communaux et privés a pu rapidement remettre de l'ordre, même si des difficultés ont surgi à la suite des bouchons monstres qui se sont formés dans les principaux carrefours de la ville. Béjaïa s'en est sortie, avec plus de peur que de mal. Mais cette averse devrait servir de leçon, devons-nous conclure.