Naufrage. Les formations politiques, El Islah et En Nahda rament dans le vide. C'est la déroute totale. Les scores obtenus lors des élections locales du 29 novembre dernier laissent croire que l'avenir politique de ces deux partis est plus que compromis. Ils ont fourni une mauvaise prestation lors du dernier scrutin. Et dire qu'ils avaient pour ambition de «détrôner» les «mastodontes» de la chose politique. Cependant, les discours non convaincants, les conflits internes...ainsi que la montée fulgurante d'autres partis à l'image du FNA, ont fait de ces deux partis islamistes, «des éternels sanafirs.» Les chiffres sont là. Le parti d'El Islah, drivé par M.Djahid Younsi, fait un recul arithmétique des plus importants. En 2002, alors drivé par le charismatique Abdellah Djaballah, le mouvement El Islah a glané 374 sièges, damant même le pion à d'autres partis concurrents et donnés favoris d'avance. En termes de chiffres, El Islah a été classé 2e après le FLN et 3e en nombre de sièges. Mais l'éviction de Djaballah a provoqué la chute du parti. Le pronostic consistant en un résultat catastrophique d'El-Islah, bien avant la date du scrutin, donné par Abdallah Djaballah s'est avéré juste. Le verdict est tombé tel un couperet. El Islah n'a obtenu que 20 sièges aux APW lors des dernières élections. Au vu de ces chiffres, il apparaît que le parti a été secoué par un «séisme». Ce qui explique la chute vertigineuse qu'a connue le parti. Contacté hier par L'Expression aux fins de justifier ce recul, M.Boulahia, président du parti, élu lors du congrès tenu au mois de mars dernier, «corrige» ses propos énoncés avant les législatives précédentes. «L'effet Djaballah a eu son poids», minime soit-il, reconnaît notre interlocuteur. D'autre part, M.Boulahia a précisé que le mouvement El Islah «voulait uniquement confirmer son existence lors du scrutin du 29 novembre.» En dépit d'un optimisme démesuré de son secrétaire général, Djahid Younsi, durant la campagne électorale, M.Boulahia a estimé que «ce résultat est prévu.» Pourquoi ces divergences d'idées? Sur sa lancée, le président du parti a estimé, qu'en 2002, son parti s'est présenté au niveau de 46 wilayas et 1500 communes tandis qu'en 2007, sa participation s'est limitée à 23 wilayas et à moins de 400 APC. Et d'évoquer que parmi les votants, les personnes âgées se sont taillé la part du lion. «Ils ne peuvent pas voter pour notre parti qui se veut être celui du rajeunissement», a-t-il poursuivi. Un autre problème, ni politique ni idéologique, a été avancé par M.Boulahia. «La plupart de nos militants sont des salafistes: ils ne croient plus aux élections», a-t-il laissé entendre. Dans un autre chapitre, il a précisé qu'El Islah ne déposera pas des recours, en dépit des cas de fraude enregistrés. Car, a-t-il estimé, «les dernières législatives nous ont servi de leçon». Les donnes sont identiques pour le mouvement En Nahda. Les conséquences aussi. Le parti de Fateh Rebaï, perd 40 sièges aux APW. S'exprimant, hier, lors d'une conférence de presse animée à Alger, le secrétaire général du mouvement En Nahda ne croit pas à son échec, préférant se focaliser sur le nombre de sièges glanés au niveau des APC. «Le nombre est passé de 50, en 2002, à 255 sièges cette année», a-t-il précisé.